Le processus de renouvellement des instances du football se déroule conformément aux objectifs fixés, à savoir reconduire des présidents en fin de mandat et ouvrir les portes à des experts imposés, en flagrante transgression de la loi 12/05 du 12 janvier 2012 relative aux associations, de la loi 05/13 du 23 juillet 2013, du décret 14-330 du 27 novembre 2014 ainsi que des statuts de la FIFA. A tour de bras des présidents candidats uniques à leur propre succession enfilent des mandats comme les pécheurs enfilent des perles. C'est une mascarade électorale. Les potentiels candidats, membres de l'assemblée générale, sont exclus de cette course réservée exclusivement aux affidés du pouvoir en place. Pire, si un candidat en fin de mandat est indésirable, il est remplacé par un expert et/ou membre indépendant (c'est la même chose) alors que la loi de juillet 2013 et le décret de novembre 2014 ont banni la présence d'experts et/ou membres indépendants de la composante de l'assemblée générale. Ici, il y a lieu de s'interroger pourquoi les experts et/ou membres indépendants ne font pas partie de l'assemblée générale de la Fédération alors qu'ils le sont au niveau des ligues ? Cela est en contradiction flagrante avec les statuts de la FIFA ainsi que le code électoral de la FAF qui précise dans son article 2 (principes, obligations et droits des parties) : «Les principes démocratiques doivent être respectés, tout comme ceux de la séparation des pouvoirs et de la transparence… L'ingérence, sous quelque forme que ce soit, dans la procédure électorale ou dans la composition de l'organe électif de l'AG de la FAF est interdite.» Il est clairement mentionné dans cet article que nul ne peut s'ingérer dans la composition de l'organe électif, c'est-à-dire l'assemblée générale. Imposer des experts et/ou membres indépendants est une grave et flagrante transgression des textes. Le salut passe par le refus de cautionner cette mascarade. Pour l'instant, les ligues qui ont tenu leur assemblée générale se sont inscrites dans cette démarche scandaleuse en violation des principes démocratiques qui doivent guider les pas et décisions de tous ceux qui aspirent à développer le football. L'assemblée générale de la Ligue interrégions (LIRF) veut, dit-on, inscrire son action dans le cadre du respect des principes démocratiques en refusant d'élire à la tête de la ligue un expert et/ou membre indépendant que la Fédération veut lui imposer comme président. Normalement, l'assemblée générale élective prévue le 4 juin 2016 à Sidi Moussa ne devrait pas avoir lieu. Au terme du délai fixé pour le dépôt de candidature 11-16 mai 2016 fixé par la FAF, la commission de candidature n'a validé aucun dossier de candidature. Elle a enregistré le dépôt de la candidature de Youcef Belmedjbar pour le poste de président mais non accompagné ou suivi par la liste d'experts et/ou membres indépendants que la FAF devait faire parvenir à la commission de candidature avant le 16 mai 2016. Pour le président de cette commission, Toufik Boudiaf, l'élection du président de la LIRF ne peut avoir lieu le 4 juin prochain. Des membres de l'assemblée générale de la LIRF s'opposeraient à ce qu'une personne étrangère à l'assemblée puisse être élue à la tête de la LIRF. Ils estiment qu'il existe des compétences au sein de l'assemblée qui ont le profil pour succéder à Mohamed Boukaroum, qui a dirigé la ligue au cours des derniers mandats. Les assemblées générales électives sont le champ de bataille de prédilection de ceux qui se croient irremplaçables.