Les responsables du sport algérien, le ministère de la Jeunesse et des sports (MJS) et la Fédération algérienne de football (FAF) ont une curieuse perception des obligations que leur confère leur statut. Un scandale émaillé de violations et de transgressions de la loi et des textes qui régissent les statuts d'une ligue — la Ligue interrégions (LIRF) pour ne pas la citer — se déroule sous les yeux des responsables du MJS et de la FAF, à leur tête le ministre El Hadi Ould Ali et le président Mohamed Raouraoua, sans qu'ils ne réagissent. Pis, ils cautionnent le processus électoral entaché de dépassements et d'irrégularités que les deux instances citées couvrent de leur complicité. La FAF veut coûte que coûte imposer un homme à elle à la tête de la LIRF. La majorité des clubs de cette Ligue rejettent ce diktat et revendiquent tout simplement le respect de la loi. La FAF est en train de bafouer la loi du 23 juillet 2013, signée par le président de la République, relative à l'organisation et au développement des activités physiques et sportives qui interdit de désigner des experts au sein des associations et instances sportives. La Fédération algérienne de football a ignoré la loi et continue de désigner des experts qu'elle propulse à la tête des Ligues au mépris de la loi signée par Abdelaziz Bouteflika au nom du peuple algérien. La FAF ne veut pas se conformer au décret exécutif 14-330 du 25 novembre 2014 qui impose aux Fédérations, Ligues et clubs de procéder à la mise en conformité de leurs statuts avant l'élection pour le mandat 2017-2021. Les délais impartis pour la mise en conformité — une année à partir du 27 novembre 2014 — sont largement dépassés. La FAF et la Ligue nationale de football amateur (LNFA) veulent organiser une assemblée élective sur mesure pour le candidat unique qu'ils cherchent à imposer au mépris de la loi, du décret et de la loi électorale bafouée par ces deux instances. La Ligue amateur chargée par la FAF d'accomplir la sale besogne n'a pas hésité à recourir à de vils procédés (menaces et intimidations déguisées) pour infléchir la position des clubs qui refusent le rôle de hors-la-loi que veut leur imposer la hiérarchie du football. Hier à Oran, Ali Malek (président de la LNFA), Ahmed Bensakrane (président de la LOFA), Yacine Benhamza (président de la Ligue de Saïda et membre du honteux Bureau fédéral qui a cautionné toutes les dérives commises en son nom au détriment du football) et Youcef Belmedjbar (l'expert que la FAF veut imposer à la tête de la LIRF au mépris de la loi ) se sont réunis avec des représentants des clubs de l'Ouest non pas pour faire le bilan de la phase aller, comme indiqué dans l'ordre du jour de la réunion, mais pour les inciter à voter en faveur de «l'élu» de la Fédération. La FAF et la LNFA ne forceront pas le barrage parce que des dirigeants et des hommes intègres refuseront de s'aligner avec ceux qui violent la loi. Lors du conclave tenu hier dans la capitale de l'Ouest, un membre de la délégation de la FAF dépêchée sur place a eu des mots très durs à l'endroit de Mohamed Boukaroum, ex-président de la LIRF, et a dit : «Belmedjbar est le choix de hadj Raouraoua.» Un dirigeant de club a demandé à Ali Malek : «Qui a choisi et imposé Boukaroum ?» Devant le silence de Ali Malek, le dirigeant a ajouté : «Si échec il y a, hadj Raouraoua le partage entièrement avec Boukaroum. On n'accepte plus qu'on nous impose un choix qui n'est pas le nôtre. Nous demandons une seule chose : le respect de la loi par tous.» Affaire à suivre.