Les 24 chevaux du club sont pratiquement abandonnés ; pis encore, ils se meurent, faute d'alimentation et de soins vétérinaires. Déplorable situation que celle vécue par le club hippique de Annaba ces dernières années ! Il a perdu de sa noblesse pour se transformer en purgatoire des chevaux de race maghrébine, notamment le barbe. Selon Mechouk Hacène, le président de l'association Nadi Chaâbi Foursane Annaba, « hormis les 8 chevaux qui ont leurs propriétaires, les 24 chevaux du club sont pratiquement abandonnés par manque de moyens tels l'alimentation et les soins vétérinaires ». Il ajoutera : « Aussi navrant que cela puisse paraître, nos chevaux meurent de faim. » Le même avis émane des propriétaires de chevaux qui ont tenu à souligner la situation catastrophique du club hippique de Annaba : « A moins d'une réaction énergique des responsables locaux, notamment le wali, nous allons vers une catastrophe. Le club n'a plus les moyens financiers pour entretenir les chevaux, propriété de Nadi Chaâbi Foursane Annaba. Ce dernier semble livré à lui-même. Les bêtes ne mangent plus à leur faim, et mal entretenues, elles dépérissent. » A l'état de santé précaire des barbes, s'ajoute la saleté qui couvre la robe des chevaux montés par des jeunes filles et garçons lors des séances d'entraînement. Ce club hippique se meurt réellement et ses infrastructures s'effondrent l'une après l'autre. Y a-t-il un responsable dans la wilaya à qui l'on pourrait confier la mission de sauver le club hippique et les 32 barbes qui représentent l'une des identités nationales ? « Pas le président de l'APC de Annaba ! » rétorque le président de l'association. Pour lui, « ce responsable avait été instruit le 10 juin 2009 par le wali de Annaba lors d'une visite officielle au club hippique à l'effet de prendre en charge la rénovation de l'infrastructure du site, entre autres la sellerie, les écuries, les vestiaires, les bureaux de l'association, etc., et depuis rien n'a été fait ». Seul le wali peut faire basculer la situation vers l'autre côté. En effet, connaisseur en la matière, Mohamed El Ghazi, alors wali de Constantine, a été confronté à une situation similaire. Selon nos informations, il a affecté le club hippique de cette wilaya à la direction de la jeunesse et des sports (DJS), dont la gestion a été confiée à l'association éponyme. Ce qui est faisable pour le club de Annaba. A voir l'état de santé de la dizaine de demi-sang trottant sous le regard de plusieurs centaines de spectateurs, l'on est tenté de croire que la famine est dans le haras. Les pas, trots ou galops semblent chancelants sur la terre qu'empruntent les cavaliers à l'allure blasée sous l'œil du président de l'association. Tout autant que la « courbette » ou la « croupade », les sauts d'école, destinés à faire apprendre au cheval à mobiliser ses muscles pour effectuer des mouvements sur place ont disparu. Côté écuries, la présence de quelques bottes de foin confirme la situation de dèche financière à laquelle sont confrontés les gestionnaires. Jusqu'à la fin des années 1990, le club hippique faisait parler de lui grâce à des manifestations équestres et à ses participations à des compétitions régionales et nationales. Les fans de ce sport parlent avec une certaine nostalgie de cette époque où l'entreprise Sider assurait la survie du club hippique et de ses chevaux. Grandeur et décadence. Aujourd'hui on se désiste de l'organisation des compétitions nationales et même internationales telle que celle annulée le 4 décembre 2009, portant sur un concours international jeune sous l'égide de la fédération international des sports équestres. L'organisation de la coupe d'Algérie, prévue le 12 et 13 mars prochain, confiée au club hippique est menacée par l'annulation. A moins que le wali en décide autrement.