Constat Un spécialiste des chevaux tire la sonnette d?alarme et tente d?attirer l?attention sur une race en voie d?extinction en Algérie. Le cheval d'Afrique du Nord, le barbe, est en voie de disparition en Algérie. Tel est le triste constat établi par un spécialiste des chevaux, Mohamed Ammi, vétérinaire à la station expérimentale de l'Institut d'agronomie de Blida. Ce cheval rustique, bien de chez nous, et qui a fait ses preuves, a toujours été d'une grande utilité pour l'homme dans l'exécution de différentes tâches quotidiennes, pour les besoins de l'agriculture (labours) et le transport, comme il a été d'un apport précieux dans les différentes guerres de résistance et batailles qui ont marqué l'histoire de notre pays. Robuste et sobre, ce cheval s'adapte à tous les climats et reliefs et constitue un merveilleux cheval d'école, de randonnée, de fantasia et peut même pratiquer le saut d'obstacles. Il est présent en Afrique du Nord et plus particulièrement en Algérie, dans les régions des Hauts-Plateaux. Ce cheval, qui a pris part également aux différentes conquêtes de l'homme, de l'Espagne jusqu'au Nouveau monde, a constitué, aux côtés du pur-sang arabe, le père géniteur de toutes les races chevalines dans le monde. Il est, dans ce contexte, un excellent améliorateur de races. Même le pur-sang anglais descend, dans sa généalogie lointaine, du cheval barbe. Cet animal suscite aujourd'hui de moins en moins d'intérêt chez l'homme, en quête de moyens de travail et de locomotion de plus en plus performants. Parmi les autres facteurs qui sont à l'origine de l'extinction progressive de cette race, M. Ammi cite, entre autres, les épidémies de peste équine de 1967 et 1968 qui ont décimé une bonne partie du patrimoine équin du pays. La tendance des Algériens à consommer de plus en plus de viande chevaline a fait que d'importants effectifs de chevaux barbes finissent dans les abattoirs. Même au niveau des clubs hippiques, ce cheval a pratiquement disparu. Il a été supplanté par des chevaux de performance, des demi-sang, arabe-barbe ou pur-sang arabe. Devant cette situation, M. Ammi tire la sonnette d'alarme et lance un appel aux responsables concernés pour la mise en ?uvre d'un véritable plan de sauvegarde de cette espèce. Pour ce faire, ce spécialiste préconise l'octroi de primes aux éleveurs qui veillent à la préservation de cette race. Ce cheval devrait également susciter, selon ce spécialiste, beaucoup plus d'intérêt de la part de la Fédération des sports équestres, par l'organisation de compétitions et épreuves de dressage spécifiques au cheval barbe.