Un évènement et pas des moindre a brisé jeudi dernier le calme plat de Meramen, une localité rurale à quelques encablures du chef-lieu de la wilaya de Blida. Des cavaliers montant sur des chevaux barbe, arabarbe et pur-sang ont battu la terre noire de ce village, situé sur la route d'Attatba. Ils sont venus de différents clubs hippiques du pays pour prendre part au concours d'endurance national organisé par la Fédération équestre algérienne. Dans ce genre de course, ce n'est pas uniquement le facteur de temps réalisé qui détermine le vainqueur de la compétition, car le verdict du vétérinaire qui juge l'état de santé de l'étalon pèse sur la balance des points glanés par le concurrent tout au long de l'épreuve. En effet, les hommes aux blouses blanches, installés dans des “Vet-Gate”, étaient au rendez-vous pour effectuer des contrôles vétérinaires des étalons en compétition. Cette expertise intervient au début et au milieu de la compétition et concerne le cheval. Le docteur vétérinaire décide sur l'état du pur-sang pour poursuivre les étapes de la compétition. Les épreuves de parcours fixées par les organisateurs concernent les distances de 25 et de 50 km. Pour la distance de 25 km, pas moins de 9 cavaliers sont entrés en compétition et 24 autres pour la course de 50 km. Deux heures après leur départ, les premiers cavaliers parcourant les 25 km commencent à franchir la ligne d'arrivée. Après l'inscription des résultats de tout un chacun, un relâchement de 20 minutes est accordé pour chaque cavalier avant de mettre son étalon au “Vet-Gate”, pour un contrôle vétérinaire. Ce temps s'avère précieux, faut-il le souligner, dans ce type de compétition, pour chaque participant. Cette trêve de 20 minutes est d'une importance capitale pour permettre à son étalon de récupérer. C'est le branle-bas de combat pour les cavaliers. Ces derniers doivent mettre leur bête dans des conditions de récupération optimales, avant de passer à la trappe du vétérinaire. Dans ce genre d'épreuves, il n'y a pas que le résultat technique qui détermine le vainqueur, mais la sentence du vétérinaire a son pesant d'or dans le comptage final des points glanés, pour ne pas dire que l'avis du vétérinaire est la clé de voûte dans ce type de compétition. Combien sont-ils ces étalons ayant réalisé des chronos incontestables mais se sont vu éliminer après le contrôle vétérinaire. Le contrôle concerne essentiellement le rythme cardiaque et la boiterie de l'animal. Sur 9 participants à l'épreuve de 25 km, deux éliminés. La raison de l'élimination est liée, selon un juge vétérinaire, à la fréquence cardiaque de l'étalon, puisque tout cheval dont la fréquence cardiaque dépassant les 56 battements à la minute est systématiquement éliminé. ? l'issue de ce premier contrôle, c'est le retour à la compétition pour les cavaliers inscrits sur la distance de 50 km, deuxième étape. Six cavaliers sur 24 de cette distance ont été éliminés à l'issue du premier “Vet-Gate”. Le départ est vite donné. Après deux heures de course, c'est le retour au parcours de récupération avant de passer à l'expertise vétérinaire des chevaux. Les résultats communiqués à l'issue des deux épreuves ont tenu compte des conclusions du commissaire de la course et du verdict du juge vétérinaire. Pour la distance de 25 km, c'est le cavalier Douani Abdelkader du club hippique d'Aïn Defla avec un temps de 1h50, ex ?quo avec le cavalier Hadad du club de Bordj El-Bahri avec un chrono de 1h57, et une fréquence cardiaque du cheval de 38 battements à la minute. Quant à l'épreuve de 50 km, la première place est revenue au cavalier Bouchnafa du club hippique de Blida avec un chrono de 2h16, suivi de Rahou avec un temps de 2h17. Au-delà des résultats techniques enregistrés, ce genre de manifestation sportive mérite, faut-il insister, plus d'attention et de considération de la part des pouvoirs publics pour encourager et développer cette discipline de famille. Le sport équestre demeure l'unique discipline individuelle qui se pratique à deux (le cavalier et le cheval), pour paraphraser Abdelmadjid Aouchiche, président de la Fédération équestre algérienne, qui est en train d'œuvrer pour la relance de cette discipline dans le pays. Hanafi H.