Les citoyens de la ville de Tiaret se sont réveillés, hier, avec des rues et des trottoirs jonchés d'ordures. A l'origine de ce laisser-aller inaccoutumé, un mouvement de protestation aux abords du siège de l'APC qu'encadrait un dispositif policier discret. Le sit-in observé par près de 300 travailleurs de la commune, sur décision de l'une des sections syndicales de celle-ci, a failli dégénérer à un moment où les habitants commençaient à vitupérer contre cet état de fait navrant. Cette situation a même amené des citoyens à défoncer la grande porte des services de l'état civil. Bien encadrée, la protestation pacifique des employés de l'APC n'a pas duré longtemps mais s'est transformée en un règlement de compte organique entre des instances syndicales locales. D'un côté, deux sections syndicales qui se disputent, à coup de communiqués, la légitimité de plaider la cause des travailleurs et, de l'autre, une section qu'on présente comme illégitime. La situation tourna à la démonstration de force entre les unions locales, dont celle appuyée hier par des sections d'autres entités économiques, ce qui a fait dire à M. Abbès, le SG de l'UW-UGTA, que « nous sommes là pour démontrer que nous représentons la majorité ! » L'embrouillamini était tel que certains avaient vite oublié l'objectif initial visé par le mouvement de protestation, à savoir « l'amélioration des conditions de travail et l'ingérence de certains élus dans le travail des employés. » Un autre affrontement a été évité hier, au moment où une délégation se dirigeait vers le siège de l'Union territoriale pour demander la clef du local. Une affaire pour laquelle la justice a été saisie maintes fois.