Des enfants de chouhada observent depuis hier une grève de la faim devant le siège de l'ONEC, au centre-ville de Chlef, pour protester contre la non-satisfaction de leur plateforme de revendications d'ordre socioprofessionnel. Auparavant, ce mouvement devait avoir lieu devant le siège de la wilaya, mais il en a été empêché par les brigades antiémeute dépêchées en force. Celles-ci ont bouclé le siège de l'ONEC, point de départ de la marche vers le siège de la wilaya, et dressé un important cordon de sécurité devant les manifestants, qui étaient au nombre de 300, selon des estimations concordantes. A leur tête, il y avait l'ancien député indépendant, Ahmed Hammadouche, qui expliquait sa présence par sa qualité de fils de chahid et président de la commission de wilaya des enfants de chouhada. « J'agis avec la base des enfants de chouhada qui souffrent de la marginalisation et de l'exclusion sociale », dira-t-il. Après avoir tenté vainement de franchir le dispositif sécuritaire, les protestataires ont fini par décrocher aux environs de midi et regagner le siège de l'ONEC, situé juste à côté, dans le souci, diront-ils, d'« éviter l'affrontement ». Ils continuent néanmoins d'occuper les locaux de l'organisation, pendant que certains d'entre eux observaient une grève de la faim sur le trottoir. Le lieu est toujours bouclé par les brigades antiémeute qui sont aussi déployées autour du siège de la wilaya. « Pourquoi ce déploiement de la force alors que nous voulions juste protester pacifiquement contre l'indifférence et le mépris de l'administration ? », s'interrogeaient des veuves de chouhada, ajoutant qu'« à chaque fois que nous sortons dans la rue pour réclamer nos droits, devant la carence manifeste des autorités locales, on nous sort les forces antiémeute ». De la bouche de l'ancien député Hammadouche, nous apprenons que les enfants de chouhada sont déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Il dénonce notamment le « non-respect par le wali de Chlef des engagements pris lors de la séance de travail du 14 novembre 2005, tenue avec la commission de la wilaya des enfants de chouhada et portant sur la protection sociale des ayants droit des chouhada ». Les points discutés portaient sur l'emploi, le logement et l'attribution de locaux commerciaux et de terres agricoles excédentaires. Rappelons que le mouvement d'hier intervient une semaine après le sit-in observé par les manifestants en question devant le siège de la wilaya pour les mêmes motifs. Deux actions qui, faut-il le souligner, ont mis les services de sécurité en état d'alerte et mobilisé des renforts en permanence autour du siège de la wilaya depuis une semaine.