La mise sur pied d'une direction technique nationale s'impose comme la priorité. C'est la colonne vertébrale de la fédération sur laquelle reposera toute la pyramide technique. L'aspect technique relève de ses prérogatives exclusives. Nulle autre partie ne doit la supplanter dans tous les volets techniques. La direction technique nationale est le socle sur lequel doit reposer la fédération dont les missions et objectifs sont d'abord et avant tout techniques. Tout le projet technique est bâti sur elle. C'est elle qui élabore les grands axes autour desquels s'articulera la politique technique de la fédération. Elle trace les grandes lignes du programme de développement qui se fondera sur l'étude et la conception du projet discuté et approuvé par les techniciens et ensuite le bureau fédéral. La DTN ne se résumera pas uniquement à un effectif chétif qui évoluera en vase clos. Au contraire, elle englobera toutes les compétences qui travailleront dans les structures affiliées à la fédération (ligues, clubs…). Les compétences algériennes dans ce domaine existent. Elles attendent seulement un signal de confiance fort de la part de la nouvelle direction fédérale pour se mobiliser et fournir la preuve que les techniciens algériens sont capables de piloter une direction technique nationale pour peu qu'on leur offre le cadre approprié et les moyens qui vont avec les responsabilités de cette lourde mais passionnante charge.
* Le choix d'un sélectionneur
Le choix d'un sélectionneur est aussi une urgence dans la mesure où l'équipe nationale va bientôt renouer avec la compétition officielle (reprise des éliminatoires de la Coupe du monde 2018, début des éliminatoires de la CAN 2019), alors qu'il n'y a plus de sélectionneur à la tête des Verts. Le président et le bureau fédéral ne doivent pas mettre la charrue avant les bœufs et se précipiter à recruter un sélectionneur sans la consultation de la structure toute indiquée pour ce type de choix, à savoir la direction technique nationale. Choisir un sélectionneur doit intervenir, pour le président, au terme de processus confié en premier lieu à la DTN. C'est elle qui présente le profil d'un ou plusieurs candidats sélectionnés et c'est le président qui fera le choix final en fonction des objectifs et des moyens de la fédération.
* L'arbitrage
L'arbitral est un segment important du football. Il polarise l'intérêt de tous les acteurs du football. Il est sans nul doute le chapitre que la fédération n'a jamais totalement maîtrisé. Son fonctionnement, ses codes ont rarement répondu aux attentes. Il faut une véritable révolution dans ce domaine. Longtemps laissé en jachère, abandonné aux convoitises d'individus sans foi ni loi, l'arbitrage a emprunté la mauvaise voie. Il faut tout raser et rebâtir de nouveau la maison de l'arbitrage en mettant l'action, prioritairement, sur la morale et l'éthique. Elles ont été souillées par ceux qui ont pris l'arbitrage et les arbitres en otages. La corruption, les passe-droits, la tricherie, le clientélisme ont été érigés en règles et ligne de conduite par des voyous qui se sont enrichis grâce au système maffieux et de corruption qu'ils ont mis en place. Le karcher ne suffira pas nettoyer la place.
* Revoir les textes réglementaires
La révision de certains textes règlementaires est plus que nécessaire. Beaucoup posent problème par rapport à ceux de la FIFA (statuts, code disciplinaire, loi du jeu, code électoral, de l'IFAB, international Board…) pour mettre la FAF à l'abri de toute sanction pour non-respect des règlements indiqués. Le dernier épisode concernant les délais de la tenue de l'assemblée générale élective (60 jours après l'AG ordinaire… la composition et le fonctionnement de la commission électorale) est très significatif. Le recours à l'assemblée générale avant l'adoption d'un texte s'impose.
* La commission de contrôle de gestion des clubs pros
La fédération doit encourager la Ligue de football professionnel à mettre en place la commission de contrôle et de gestion des clubs pros est une priorité. Il est inconcevable que des clubs, ou plus exactement des sociétés sportives par actions (SSPA), régies par le code de commerce, continuent d'exercer leurs activités alors qu'elles sont en faillite sur le plan financier. C'est un anachronisme. Un club professionnel en faillite, en cessation de paiement, qui ne produit que du déficit une année sur l'autre, ne doit pas garder le statut professionnel. Le déficit, s'il n'est pas effacé, comblé, est incompatible avec cette activité. Elle met gravement en danger l'intégrité de la compétition. Le club pro, qui n'arrive pas à équilibrer ses comptes, très souvent en raison d'une politique salariale suicidaire, doit perdre son statut pro et aller faire un tour en amateur.