Les récentes modifications introduites par l'International Football Association Board (IFAB) en matière de lois du jeu mettent en évidence l'inadéquation du règlement algérien en la matière avec celui de l'IFAB. Pour rappel, toutes les lois du jeu relèvent exclusivement du board formé en majorité de Britanniques. Une modification significative a été introduite en ce qui concerne le nombre minimum exigé pour qu'une rencontre se poursuive. Dans la nouvelle mouture, l'IFAB précise : «Aucun match ne peut avoir lieu ni se poursuivre si une équipe dispose de moins de sept joueurs.» Auparavant, l'IFAB avait laissé le choix du nombre minimum de joueurs (7 ou 8) à la discrétion de chaque fédération. A l'été 2016 et dans un souci d'uniformité, l'IFAB a décidé de fixer à sept le nombre minimum de joueurs pour qu'une partie se poursuivre. A moins de sept joueurs, l'arbitre doit arrêter la rencontre. A présent, le problème (pour la Fédération algérienne de football) se pose sur le nombre maximum de joueurs, onze, au-delà duquel un match ne peut pas débuter. Dans le chapitre nombre de joueurs, l'IFAB est claire : «Tout match est disputé par deux équipes composées chacune de onze joueurs au maximum, dont l'un sera gardien de but. Aucun match ne peut avoir lieu si l'une ou l'autre équipe dispose de moins de sept joueurs.» (Loi 3 du jeu). Sur le sujet, la FAF a une autre appréciation contenue dans l'article 84 (effectif d'une équipe) des règlements généraux du football qui précise : «Aucune rencontre ne peut débuter, si l'une des équipes se présente avec un effectif de moins de onze joueurs. L'équipe contrevenante encourt les sanctions prévues par les dispositions du code disciplinaire en vigueur.» La FAF défie l'IFAB Il est évident que la FAF fait une mauvaise lecture de la première partie du chapitre sur le nombre de joueurs. Elle ne fait pas la différence entre une nuance de taille : le maximum et le minimum requis (de joueurs). L'IFAB, qui régente le chapitre loi du jeu, a fixé le maximum autorisé à onze joueurs pour qu'un match puisse débuter. Une équipe peut se présenter avec dix, neuf, huit, sept joueurs et l'arbitre l'autorisera à débuter la partie. Ce n'est pas ce qu'a décidé la FAF qui stipule dans l'article 84 «effectif d'une équipe» des règlements généraux du football : «Aucune rencontre ne peut débuter, si l'une des équipes se présente avec un effectif de moins de onze joueurs.» C'est une grave transgression de la loi 3. Lors des derniers séminaires (été 2016) organisés par la Commission fédérale des arbitres (CFA) portant «Vulgarisation des modifications introduites par l'IFAB», aucune voix ne s'est hasardée à mettre en évidence l'inadéquation du texte algérien avec celui de l'IFAB. L'opportunisme rampant a tout écrasé. Même les choses les plus simples, comme attirer l'attention sur les dangers que le maintien du texte algérien fait encourir au football algérien. Si l'IFAB se rend compte de la persistance de l'article 84, qui est une transgression de la loi 3, elle peut saisir la FIFA sur ce qui est une grave violation des statuts de l'instance footballistique, chapitre obligations d'une association (fédération). La sanction peut être étendue à toutes les compétitions organisées sous l'égide de la FIFA. Attention, il y a danger.