La révision des règlements généraux du football amateur occupe une bonne place dans la feuille de route du bureau fédéral. La tâche a été confiée à une commission formée presque exclusivement de présidents de ligue. Elle est présidée par Ali Malek, président de la Ligue nationale de football amateur (LNFA). La mission ne sera pas de tout repos. Une source proche de la commission évoque «des résistances au changement au sein même de la commission». Certains acteurs sont réfractaires au principe de toucher aux règlements généraux alors que c'est une nécessité. Dans l'arsenal réglementaire en place, il y a matière à suspension de la Fédération par la FIFA, comme le précise l'article 14 des statuts de l'instance faîtière du football, au chapitre obligations des associations membres, qui énonce : «Les associations membres ont les obligations suivantes : observer en tout temps les statuts, règlements, directives et décisions des organes de la FIFA ainsi que celles du TAS… ratifier les statuts conformes aux exigences des statuts standards de la FIFA… respecter les lois du jeu… la violation de ses obligations par une association membre entraîne les sanctions prévues par les présents règlements.» Les règlements généraux de la Fédération algérienne de football (FAF) sont truffés d'articles qui transgressent ceux de la FIFA et mettent en danger la Fédération qui risque à tout moment d'être suspendue. La FAF est exposée à cette éventualité à cause de plusieurs articles, dont les plus importants sont le 102 (contestation de décision), le 93 qui traite du tribunal arbitral du sport (TAS) et l'article 57 (effectif). L'Algérie est le seul pays au monde où une infraction simple, un avertissement, est sanctionné par un match de suspension ferme pour la rencontre suivante. La FAF a décrété que la contestation de décision est punie d'un match de suspension ferme, et ce, en flagrante contradiction avec l'article 46 (infractions simples) du code disciplinaire de la FIFA (2017), alinéa b qui précise : «Un joueur est averti lorsqu'il manifeste sa désapprobation en paroles ou en actes.» C'est une contestation de décision mais qui émarge à la colonne infractions simples, qui est sanctionnée par un avertissement et ne peut en aucun cas donner lieu à une suspension. Sur ce chapitre, la FAF n'a pas observé les statuts et règlements de la FIFA, ce qui l'expose automatiquement à une suspension, comme le prévoit l'article 14 des statuts de la FIFA. Donc, la suspension d'un joueur pour contestation de décision est illégale. Transgressions à la pelle La seconde et grave transgression des règlements de la FIFA concerne la loi 3 sur le nombre de joueurs. Cette loi est promulguée par l'International Football Association Bord (IFAB) seule habilitée à établir et modifier les lois du jeu. Dans l'article 1 (nombre de joueurs) de la loi 3 de l'IFAB, il est précisé : «Tout match est disputé par deux équipes composées chacune de 11 joueurs au maximum, dont l'un est gardien de but.» L'article est clair. Un match ne peut se jouer s'il y a plus de 11 joueurs au sein d'une même équipe. C'est le maximum autorisé pour un match. La FAF a fait une lecture et une appréciation erronées de l'article en question. Dans l'article 57 de ses règlements, elle indique : «Si au cours d'un match une équipe se présente sur le terrain avec un effectif de moins de 11 joueurs, la rencontre n'aura pas lieu et l'équipe contrevenante sera sanctionnée par pénalité.» A priori, le rédacteur de l'article ne sait pas faire la nuance entre le maximum (11) et le minimum (7) édicté par l'IFAB. L'autre article susceptible d'entraîner la suspension de la Fédération par la FIFA est celui qui traite du recours au Tribunal arbitral du sport (TAS), article 93 TAS étranger, qui précise : «Les décisions du TAS algérien concernant les clubs sont définitives et non susceptibles de recours devant toute structure d'arbitrage étranger.» Cet article va à l'encontre des statuts de la FIFA qui reconnaissent aux clubs le droit de recourir au TAS de Lausanne après épuisement de tous les recours au plan national. C'est une grave violation des statuts de la FIFA. Alors qu'elle interdit aux clubs de s'adresser au TAS de Lausanne, «la FAF se réserve le droit de faire appel des décisions du TAS algérien auprès du TAS de Lausanne», mentionne l'article cité. Le temps est venu de revoir le maquis réglementaire et de le remettre en adéquation avec les statuts et règlements de la fédération internationale. Pour l'instant, il est truffé de violations et transgressions parce que les textes n'ont jamais été soumis à l'approbation de l'assemblée générale de la Fédération comme cela se faisait jadis. Beaucoup d'articles doivent être revus afin de mettre les textes et règlements de la FAF en conformité avec ceux de la FIFA et écarter le spectre d'une suspension.