Parmi les plus importantes préoccupations formulées par les participants aux débats organisés lors du 2e Symposium régional du Sud sur la médecine du sport, tenu jeudi, à l'Institut national des cadres de la jeunesse Ahmed Mecheri de Ouargla, la demande expresse des médecins du sport aux pouvoirs publics afin de stopper les compétitions sous des températures élevées dépassant cinquante degrés dans les régions du sud. Les experts ont mis au jour le stress physique des athlètes sous les températures élevées et le recensement de plusieurs cas d'évanouissement et épistaxis parmi les joueurs, mettant leur santé en danger. Très sensible à cette problématique, Bouzroura Amar, directeur du Centre national de médecine du sport, a, pour sa part, engagé à transférer cette préoccupation au ministre et à renforcer les pouvoirs des médecins, habilités à annuler les matches en raison des conditions climatiques difficiles dans le Sud. Le Dr Ilhem Izemrane a, quant à elle, précisé que le rôle principal du médecin du sport est de protéger la santé du sportif, ajoutant que la récupération, le confort physique et les conditions climatiques sont les facteurs primordiaux du maintien de la santé du sportif. Le Symposium régional Sud sur la médecine du sport, qui a tenu ses activités à l'Institut national de la formation supérieure des cadres de la jeunesse a regroupé des médecins généralistes, des psychologues, des chirurgiens dentistes et des paramédicaux venus de 16 wilayas et 13 wilayas déléguées du sud du pays. Les communications orales et les ateliers ont focalisé le débat sur la médecine générale, l'intervention du corps paramédical, la psychologie et la formation. Les participants ont plaidé pour la révision des dispositifs réglementaires de santé des jeunes encadrés par le Centre national de médecine du sport, une organisation nouvelle pour prendre en charge l'ensemble du sport au niveau national et se focaliser sur la prévention, a affirmé M'hamed Benahmed, conseiller du ministre de la Jeunesse et des Sports. Les participants ont également mis l'accent sur la formation pour chaque spécialité, la création d'une banque de données et le manque d'informations et de matériel médical spécifique, la nécessité d'une coordination multisectorielle. Selon l'allocution du ministre Ouled Ali El-Hadi, lue par son représentant, les objectifs de ce symposium sont la mise à niveau des connaissances de l'encadrement médical en matière de prise en charge médico-sportive, la mise en place de passerelles de coordination et d'amélioration de la communication entre le CNMS et les fédérations sportives, ainsi que l'ensemble des opérateurs du mouvement sportif national. Il se veut aussi une opportunité d'évaluer et d'améliorer les connaissances et de rapprocher les staffs médicaux exerçant au niveau des structures sous tutelle, telles que les fédérations. La stratégie du C.N.M.S dans la prise en charge des athlètes au niveau national a justement été le thème d'une communication animée par le Dr Izemrane, qui a expliqué que sa stratégie vise à accomplir sa mission sur le territoire national, en disposant de centres régionaux de médecine du sport pour encadrer un certain nombre des wilayas, avec pour rôle d'abord d'étudier les besoins du mouvement sportif national, reprendre des mesures et des programmes destinés à satisfaire ses besoins et l'organisation d'actions adaptées. Ils sont également chargés d'organiser des contrôles médicaux sportifs, de protéger les athlètes pendant et après leur carrière sportive, de coordonner le staff médical et technique, de promouvoir et démocratiser la culture sportive et médicale au sein de la population. La mission des psychologues au sein du CNMS est de s'occuper des volets de préparation mentale (entraînement mental et gestion du contexte), la préparation psychologique (prévention et soins, consultations, et l'accompagnement). «Le bilan médico-sportif est un contrôle complet passant par les médecins généralistes et les médecins du sport, le chirurgien dentiste et le psychologue au moins une fois par an, pour l'objectif de détecter les vulnérabilités du sportif et à travers lesquelles on essaye de faire le suivi psychologique dans le cadre du bien-être et de la santé mentale», explique Karima Hadj Arab, psychologue, ajoutant : «Ce qui nous importe le plus, c' est l'épanouissement, la santé mentale et physique et la performance sportive de l'athlète.» Le chirurgien dentiste du CNMS, Dr Moali, a expliqué que la santé dentaire de l'athlète est primordiale avant la participation à une compétition. Soulignant que «les sportifs ont parfois recours à des compléments alimentaires qui peuvent contenir des molécules dopantes, nous leur conseillons de ne pas prendre n'importe quel médicament à la veille d'une compétition pour calmer une douleur dentaire afin d'éviter le risque d'être déclaré positif suite à un contrôle antidopage et de faire l'objet de sanction.