« Les objectifs fixés en terme de production pour la campagne 2008/2009 sont atteints, sinon dépassés », estiment les responsables du secteur dans la wilaya de Bouira. Une année est passée depuis la mise en œuvre des contrats de performance, institués par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, et le secteur connaît encore ses convulsions de par les difficultés rencontrées, presque à tous les niveaux, pour d'abord changer les mentalités et puis se placer dans un circuit d'évolution stratégique. Nous sommes bien à l'heure des bilans. Les différentes DSA (directions des services agricoles, au niveau des wilayas) sont appelées à mesurer l'impact de la nouvelle stratégie. Certes, il y a toujours des hauts et des bas, mais l'obligation de résultat semble bien donner des fruits. Cela est du moins ce que des cadres du ministère de l'Agriculture attestent. A Bouira, wilaya agricole par excellence, les responsables sont sereins. Le dernier bilan établi note que « les objectifs fixés en terme de production pour la campagne 2008/2009 sont atteints sinon dépassés ». Le même constat va, selon le chef de service production de la DSA, M. M'hand Mekaouche, pour toutes les filières de production à l'instar des céréales, légumes secs, oléiculture, pomme de terre, viandes rouges, viandes blanches, lait et œufs. En effet, le bilan de l'année dont nous avons une copie, porte le taux de réalisation des objectifs tracés pour le contrat de performance à plus de 100% pour la plupart des filières. Les seules cultures, où l'on n'a pas atteint le seuil des objectifs tracés, sont les cultures fourragères avec un taux de 91%, le blé tendre à 95%, l'avoine à 70%, la viticulture à 26% et l'apiculture dont le taux est estimé à 70%. Les initiés, parmi les techniciens en agriculture que nous avons consultés, trouvent, pour le déficit enregistré dans ces différentes cultures, des raisons objectives en relation, soit avec le climat prédominant, la nature des terres mais surtout l'intérêt accordé par les agriculteurs à certaines cultures au détriment d'autres. Cependant, cela ne veut pas dire que les choses vont s'arrêter là. A en croire le directeur des services agricoles de la wilaya de Bouira, M. Rachid Morsli, les différentes cultures bénéficieront des mêmes appuis et orientations dans le cadre des différents dispositifs d'encadrement et de soutien au renouveau agricole. Pour notre interlocuteur, « la wilaya de Bouira s'est attelé, ces dernières années, à développer des filières presque inexistantes au niveau local, mais qui constituent présentement des circuits stratégiques. C'est le cas, entre autres, du développement des cultures de la pomme de terre, des céréales et des agrumes ». C'est ainsi que nous notons, à titre d'exemple, que la wilaya de Bouira a enregistré un taux de réalisation estimé à 110% des objectifs du contrat de performance en matière de céréales avec une production de 1 460 330 q, avec une prédominance du blé dur, par une production de 651 793 q. Dans la filière des légumes secs, jusque-là rudimentaire, la wilaya a fait une récolte de 41 835 q, alors que les objectifs du CP étaient de 18 200 q seulement. L'oléiculture quant à elle, a bien connu une évolution lors de la campagne de 2008/2009, avec une production de 367 092 q d'olives et pas moins de 6 500 000 litres d'huile. Une culture qui, notons-le, n'arrive pas à sortir des méandres de l'artisanat, ce qui fera qu'elle soit souvent contrariée par les aléas du temps. A titre illustratif, cette culture, a connu lors de la dernière campagne une énorme régression. A ce stade, si la plupart des agriculteurs mettent le déficit sur le compte de l'alternance saisonnière, les spécialistes en la matière évoquent d'autres facteurs à même de faire de cette culture une culture fragile. L'entretien des oliveraies, la coupe et la taille des oliviers ainsi que les méthodes d'arrachage des olives, déterminent bien la pérennité d'une production qui se veut continuelle.