Les wilayas se sont engagées, en vertu de contrats de performance élaborés minutieusement après des négociations avec le ministère de l'Agriculture, à développer leurs productions agricoles proportionnellement aux moyens mis à leur disposition et à atteindre des objectifs à l'horizon 2014. Par ailleurs, ces contrats de performance tiennent compte de plusieurs paramètres dont les spécificités de chaque wilaya, les conditions climatiques qui les caractérisent et leurs capacités de production. C'est là l'aboutissement d'une série d'études et d'analyses effectuées sur la base de la production de chaque région durant ces six dernières années et à partir desquelles ont été fixés les objectifs à atteindre dans chaque wilaya au cours du quinquennat 2009-2014. En clair, chaque wilaya s'est vue équipéede moyens nécessaires pour atteindre les objectifs assignés. Le ministère a aussi accompagné les responsables de chaque wilaya, aussi bien dans l'encadrement technique, la formation des agriculteurs ou encore en diminuant les contraintes. De plus, la tutelle s'était engagée à mettre plus de moyens que ceux déjà disponibles et à réduire les entraves. Il est utile d'indiquer également que le contrat de performance se scinde en deux parties. La première est consacrée à la productivité de chaque région du territoire national alors que la deuxième partie porte sur le renouveau rural qui vise la modernisation des villages, la protection des ressources naturelles, la diversité des activités commerciales et, enfin, la valorisation du patrimoine rural. Notons que pour passer à la mise en œuvre des contrats de performance il a également fallu une étude minutieuse de six mois avant de passer à l'élaboration de ces contrats et ce, en prenant en compte les spécificités et les caractéristiques de chaque localité, qui devra répondre à des prévisions tracées selon les objectifs couchés sur ces contrats. Concernant la démarche adoptée, il faut savoir qu'après la présentation des contrats à travers des campagnes de sensibilisation et de communication, le compte à rebours pour l'évaluation s'est enclenché, s'étalant sur une période de trois mois au niveau de la wilaya avant d'atterrir sur la table du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. La semaine dernière, lors de la réunion trimestrielle des cadres du secteur de l'agriculture, les premières évaluations des bilans des contrats de performance ont été rendues publiques. Dans le détail, on peut citer en premier lieu la filière oléiculture où, au niveau national, les volumes récoltés en 2009 ont atteint 4 907 328 q pour un contrat de performance de 3 541 250 q, donc un écart positif de 1 366 078 q, soit un taux d'augmentation de 39%. La production oléicole a enregistré une hausse surtout dans les wilayas de Béjaïa, qui a enregistré une production supplémentaire de 423 010 q par rapport à l'objectif du contrat de performance, soit un taux de hausse de 63%, de Tizi Ouzou (953 120 q, soit 91%), de Sétif (139 650 q, soit 116%), de Jijel (107 965 q, soit 68%) et de Bouira (90 692 q, soit 33%). Par contre, la wilaya d'Oran a, quant à elle, enregistré une baisse de production de l'ordre de 11 035 quintaux, soit une régression de 30%. En ce qui concerne la filière datte, la récolte nationale en 2009 a été de 6 006 960 quintaux contre 5 527 650 q en 2008 et pour un contrat de performance national de 5 954 300 q, soit un écart de 52 660 q et en termes de pourcentage +1%. Dans cette même filière, c'est la wilaya d'Adrar qui a affiché une production supplémentaire de 77 068, soit une augmentation par rapport aux objectifs assignés de +11%. Elle est suivie de Ouargla avec un surplus de 57 447 q, soit une hausse de +5%. La production de dattes est, par contre, en recul dans la wilaya de Béchar puisque la récolte 2009 est inférieure aux objectifs fixés dans le contrat de performance, soit moins 100 595 q (-56%). Même cas pour El Oued (-81 710 q, -5%) et Ghardaïa (-75 000 q, -17%). Quant à l'évaluation du bilan des contrats de performance de la filière agrumes, il est considéré par le MADR comme satisfaisant. En effet, la récolte 2009 s'est soldée par un volume de 8 541 374 q pour un contrat de performance national de 7 9784 877 q, soit un écart positif de 566 492 q (+7%). Au niveau des wilayas, c'est Blida qui a enregistré une production supplémentaire de 20 655 q, soit +15%; par contre, les vergers de Relizane n'ont pas donné de bons résultats puisqu'il a été relevé un recul de -25 320 q (-3%). Toujours au chapitre de l'évaluation du bilan des contrats de performance de la filière céréaliculture, la tutelle a avancé des résultats plus que satisfaisants car, dans certaines wilayas, les rendements ont été remarquables. Selon le rapport du ministère, au 30 juin 2009, il a été récolté 24 741 885q, dont 60% d'orge, pour un objectif de contrat de performance de 38 066 590 q. Il est précisé que 2009 est une année exceptionnelle pour la céréaliculture. En termes de prévision de moissons toutes les wilayas devront enregistrer des récoltes au-dessus de leurs performances habituelles. Mais c'est dans les wilayas des régions steppiques et celles de l'ouest du pays, beaucoup moins arrosées que celles du Centre et de l'Est, que les progrès sont les plus forts. Dans les contrées où la campagne moissons-battage est terminée, à la date du 30 juin 2009, douze wilayas, (Laghouat, Biskra, Béchar, Djelfa, Msila, Mostaganem, Mascara, Oran, Naama, Aïn Témouchent, Ghardaïa et Relizane) ont dépassé les objectifs des contrats de performance. Quant au reste des wilayas où la campagne moissons se déroule jusqu'à la fin juillet, il est attendu que la collecte atteigne des niveaux jamais égalés par le passé. Dans certaines régions, les rendements sont si importants que des agriculteurs ont dû retarder la moisson faute de moissonneuses-batteuses disponibles. En définitive, le premier bilan d'évaluation de contrats de performance, tel que rapporté par le ministère de l'Agriculture, fait ressortir une nette amélioration des rendements, qui est le produit d'une dynamique enclenchée dans le cadre de la politique de renouveau. Mais ces résultats positifs ne sont pas une fin en soi et il reste beaucoup à faire. Car, si en amont de la production il y a des améliorations, ce n'est pas tout à fait le cas en aval. En effet, des maillons des filières de production, sont encore faibles. On peut citer les problèmes de régulation dans les circuits commerciaux, la mécanisation de toutes les étapes et niveaux de production, la promotion de la production des semences, la disponibilité des produits phytosanitaires et des engrais… tout un programme. Z. A.