Des chefs de famille, demandeurs de logements sociaux, ont continué, hier, leur grève de la faim, entamée il y a une semaine devant le siège de la daïra d'El Oued pour réclamer la distribution des logements réalisés depuis longtemps. Leur état de santé ne cesse de se détériorer, dans l'indifférence totale des autorités. Huit grévistes, dont l'un d'eux souffrant de maladie cardiaque, ont été évacués hier et avant-hier en urgence à l'hôpital d'El Oued par la Protection civile dans un état critique. L'état des autres grévistes n'est pas non plus rassurant, et la situation risque d'évoluer fâcheusement si le mouvement de protestation devait se poursuivre. Et l'absence de médecin sur place est de plus en plus inquiétante. Des grévistes, le visage livide, ont déclaré que deux d'entre eux, des travailleurs, ont été menacés de licenciement par un responsable. Ils n'ont pas raté l'occasion de condamner la position « honteuse » des élus, à l'exception de celle d'une élue de l'APW qui a décidé d'observer, ce samedi, une grève de la faim d'une journée en signe de solidarité avec les demandeurs de logements sociaux. D'autre part, ces derniers ont été présentés jeudi dernier devant le procureur de la République près le tribunal d'El Oued, qui les a relâchés par la suite. Devant lui, ils ont déclaré : « Nous sommes prêts à aller en prison, mais nous défendrons nos droits ! » Il est utile de rappeler que les grévistes se sont attachés les uns aux autres avec des chaînes accrochées au barreau du mur de clôture de la daïra pour empêcher les policiers de les conduire vers le commissariat. D'autre part, le wali d'El Oued a déclaré, lors de la visite du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme dans la wilaya, que la commission de daïra chargée d'étudier et de purifier les dossiers n'a pas encore fini son travail. Selon le premier responsable de la wilaya, le nombre de demandeurs de logements de type socio-locatifs est évalué à 11 000 alors que celui des logements réceptionnés, prêts à être livrés, s'élève à 8 000. A noter que depuis juin 2004, aucun logement n'a été distribué.