Plus de 21 collecteurs d'ordures ménagères de la ville de Batna sont à l'arrêt depuis le 28 février l Ils occupent la rue Larbi Tebessi. Ces 21 promoteurs qui, depuis 2007, s'occupent du nettoyage de la ville (découpée en 10 arrondissements urbains) en vertu de conventions avec l'APC de Batna, expriment ainsi leur refus des nouveaux tarifs proposés par la commune en contrepartie de leurs services. Tous ces sous-traitants ont érigé leurs microentreprises grâce à des crédits Ansej ou Cnac. Ils s'étaient engagés dans ce créneau moyennant une somme forfaitaire de 7 000 DA par jour. Malheureusement le bail a expiré le 28 février, et une modification leur a été signifiée par la commune qui a décidé de revoir le montant de leur service.Le nouveau tarif a été fixé à 1,20 DA pour chaque kilogramme ramassé et déchargé au CET de Lambiridi. Une décision qui a choqué les prestataires qui rejettent le fait accompli et invitent l'APC à revoir sa copie, mettant en avant les difficultés financières que cela pourrait engendrer pour eux. « Le maire est-il conscient de nos difficultés, les échéances bancaires, les impôts dont nous devons nous acquitter ? Nous aussi nous avons des obligations et des bouches à nourrir », nous a déclaré l'un des grévistes. L'offre a été faite mercredi dernier au siège de l'APC, lors d'une consultation avec les concernés qui, de leur part ont proposé, en fonction du cahier des charges, des tarifs entre 4 et 5 DA. La rencontre a été infructueuse, débouchant sur le statu quo. Pour en savoir plus, nous avons interrogé Mohamed Khenag, vice-président de l'APC, qui a expliqué que la décision de cette dernière obéit au fait que le CET est fonctionnel depuis quelques mois et qu'aujourd'hui son administration réclame son dû, elle aussi, soit 1,60 DA par kilogramme d'ordures enfoui. Si l'on ajoute le 1,20 DA consacré au ramassage, on obtient un prix de revient de 3 DA pour chaque kilogramme ramassé et enfoui, et la commune de Batna ne peut payer plus, explique toujours notre interlocuteur. Ce dernier estime aussi que le tarif proposé n'est pas aussi maigre qu'on le laisse entendre. Selon lui, avec une double rotation, les camions privés pourront atteindre les 7 000 DA et plus s'ils font davantage d'efforts. Au sein de l'APC, on semble avoir prononcé le dernier mot dans cette affaire, tout en rappelant qu'on ne peut être plus indulgents avec ces jeunes entreprises au détriment de l'intérêt budgétaire de la commune. Il semble aussi que la commune agit à partir d'une position de force, puisque le ramassage des ordures n'est pas perturbé, selon M. Khenag, qui souligne le fait que la commune est capable d'assurer avec ses propres moyens le nettoyage de la ville. En ce qui concerne l'occupation de la voie publique, le maire a déjà saisi les services de sécurité. Va-t-on se diriger vers le durcissement du bras de fer ?