Une surprise dans la mesure où le judo algérien a connu une véritable décadence au cours de la dernière décennie, avec des résultats peu probants, à l'image des derniers JO où les judokas algériens ont été éliminés dès le premier tour, alors qu'une seule médaille d'or avait été récoltée lors des derniers Championnats d'Afrique qu'avait abrité la Tunisie, il y a tout juste une année. Un titre africain que l'Algérie n'a décroché qu'à deux reprises seulement en 10 ans : en 2008 à Agadir (Maroc), puis en 2014 à Port-Louis (île Maurice). Chez les hommes, la sélection algérienne qui a décroché le titre par équipe (médaille d'or), dimanche soir, en battant les Tunisiens en clôture de ces Championnats d'Afrique, avait fait le plein en individuel durant les deux premiers jours de la compétition, en récoltant 4 médailles d'or, œuvres de Lyes Bouyacoub (-100 kg), Houd Zourdani (- 66 kg) et un doublé de Nadjib Temmar (+100 kg et Open). Les deux médailles d'argent ont été remportées par Mohamed Rebahi (-60 kg) et Wali Ezzine (-66 kg), alors que le trio Oussama Djeddi (-73 kg), Abderrahmane Benamadi (-90 kg) et Mehdi Lili (+100 kg), s'est adjugé le bronze. La sélection dames a été, elle aussi, sacrée championne d'Afrique en remportant 4 médailles d'or par Kaouthar Oualal (-78 kg), Sonia Asselah (+78 kg), Meriem Moussa (-52 kg) et la dernière, dimanche soir, par équipe. Les autres médailles des Algériennes ont été décrochées par Ratiba Tariket (-57 kg), Sonia Asselah (Open) et Imene Agouar (-70 kg) qui se sont adjugées l'argent, alors que Amina Belkadi (-63 kg), Faïza Aissahine (-52 kg) et Souad Belakhal (-70 kg) ont remporté des médailles de bronze. «Confirmer à Bakou et aux Mondiaux» Une forte et inattendue moisson pour les judokas algériens, surtout que 17 des athlètes algériens sur les 18 ayant pris part à ces Championnats d'Afrique se sont adjugés des médailles. Joint par nos soins, le directeur technique national (DTN) de la Fédération algérienne de judo (FAJ), Sami Sbaâ, n'a pas caché sa satisfaction après cette consécration et surtout ce large succès avec ce nombre impressionnant de médailles : «J'avoue qu'on ne s'attendait pas à une telle razzia de nos judokas avec à la clé le titre africain, surtout après les deux dernières sorties ratées en 2016, lors des Championnats d'Afrique et aux JO. C'est une réelle satisfaction, surtout que ce fut avec une nette domination puisqu'on a raflé la majorité des médailles.» «Je tiens aussi à signaler que c'est le fruit du travail de tout un cycle olympique», notera le responsable technique de la fédération, qui met en exergue l'importance de ces médailles. Et d'ajouter : «Une médaille d'or vaut 700 points au ranking mondial de la Fédération internationale de judo, ce qui nous ouvre le chemin pour placer le maximum de judokas en lice en prévision des JO-2020 de Tokyo.» Un éveil du judo algérien, que nos athlètes devront par ailleurs confirmer lors des prochaines échéances à court terme, comme l'a signalé Sami Sbaâ. «Le travail doit continuer. On aura plusieurs échéances avant les prochains JO, et on se doit désormais de confirmer nos résultats de ces derniers Championnats d'Afrique à l'occasion des Jeux de la solidarité de Bakou à la fin du mois, mais surtout lors des Championnats du monde de judo qui débuteront le 14 mai prochain en Bulgarie.»