Abdelwahid Temmar, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, a effectué, jeudi dernier, une très courte visite de travail dans la wilaya de Guelma. Ponctuée par une réunion de travail à laquelle la presse n'a pas été conviée, pour enfin procéder à un énième lancement des travaux de 5400 logements AADL à Hadjar El Mengoub, dans la commune de Belkheir, à 8 kilomètres à l'est du chef-lieu, et 600 autres du même type à Oued Zenati (Djebel El Ansel), la deuxième plus importante commune de la wilaya de Guelma, située à une quarantaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu. En somme, une demi-journée réservée au secteur, d'autant que lesdits projets et bien d'autres dans la wilaya accusent toujours des retards. «Nous avons assisté à une réunion de travail au début de la matinée de la visite du ministre, en présence des directeurs des secteurs et du staff, mais contre toute attente nous n'avons pas pu placer un mot ni exposer nos problèmes au ministre», déclare à El Watan le coordinateur régional des wilayas de l'Est, affilié à l'Association générale des entrepreneurs algériens et président de la Confédération générale des entrepreneurs de la wilaya de Guelma, visiblement désappointé de n'avoir pu s'exprimer, à sa sortie de cette réunion. En effet, c'est dans une correspondance conjointement adressée au ministre de l'Habitat, ainsi qu'au wali de Guelma, dont nous détenons une copie, que le représentant des entrepreneurs de la wilaya explique les raisons des retards enregistrés depuis plus de 3 années dans les divers projets de la wilaya. «Bien que la wilaya dispose de 249 promoteurs immobiliers algériens et de quelque 1763 entreprises, nous accusons de gros retards dans la réalisation des projets. Cela est dû essentiellement à une mauvaise interprétation du code des marchés publics, mais aussi au retard dans le règlement des factures», conclut notre interlocuteur. En effet, si l'administration a voulu occulter un secret de Polichinelle, «elle a réussi !» nous dit-on. Et pour preuve, des mises en demeure et résiliations opérées durant l'année 2018 avaient été évoquées par le directeur de cette agence, pour justifier cette situation. Aujourd'hui, et au regard des fiches techniques préparées à l'occasion, à H'djar El Mengoub, les délais contractuels d'exécution des travaux des 4500 logements confiés à une entreprise turque (400+700+3400) en location-vente, dont le maître de l'ouvrage est AADL, sont respectivement de 24, 26 et 38 mois, dont 3 mois pour les études, et ce, à compter du mois d'octobre 2017. Six cents autres logements du même segment, pris en charge par une entreprise chinoise en avril 2017, puis résiliés avec un taux inférieur à 1 % des travaux, ont été confiés à une entreprise de droit algéro-turque pour un délai contractuel de 26 mois. Un seul bémol dans toutes ces indications, les taux d'avancement des travaux n'apparaissent pas en clair. «Je vous demande d'accélérer la cadence des travaux. Vous avez un mois pour le faire», réagit à la situation le ministre en s'adressant aux entreprises de réalisation. Et d'insister : «Nous devons rattraper ce retard.» Sur les hauteurs de Djebel El Ansel, à quelques encablures à l'est du chef-lieu de la commune d'Oued Zenati, un projet de 600 logements (400+200) AADL, traîne en longueur depuis avril 2016. C'est sur ce site que le POS N°06, disposant d'une superficie totale de 126 hectares, dont 55% sont réservés aux logements, a été implanté. Il y est prévu la réalisation de 4250 logements, dont 660 de type LPL, 600 autres LV et 110 LPA. Région à vocation agricole par excellence, le logement rural s'impose aux demandeurs de facto. «Il faut encourager l'habitat rural groupé selon les disponibilités foncières de la région», propose le ministre du secteur aux nombreuses doléances. Notons enfin que les projets AADL 2, répartis à travers la wilaya, sont de 1100 logements sur la commune de Guelma, 600 logements à Oued Zenati, 700 à Bouchegouf et enfin 5400 unités à H'djar El Meghoub, dans la commune de Belkheir. Soit au total 7800 logements, auxquels il faudrait ajouter 300 unités CNEP, qui devraient être reversées au profit des souscripteurs AADL 2.