La direction de l'AADL (Agence nationale pour l'amélioration et le développement du logement) de la wilaya de Guelma est pointée du doigt. Les projets dont elle a la charge ont été soit résiliés, soit accusent de gros retards, au regard des délais contractuels de réalisation. Bien évidemment, l'appréciation des souscripteurs, qui ont atteint à ce jour 8400 demandeurs, frise le dégoût. Organisant des mouvements de protestation cycliques aux portes mêmes de cette direction sise rue Ahmed Douadi, à Guelma, ils (les souscripteurs) réclament des explications. «Les portes de la direction des projets AADL de la wilaya de Guelma sont ouvertes à tous nos souscripteurs. Nous n'avons rien à cacher !», déclare à El Watan, le directeur de l'agence, en réaction à un énième mouvement de protestation observé samedi passé. Mais qu'en est-il au juste ? Dans ce contexte bien précis, le directeur et son staff s'expliquent : «Depuis 2013 à ce jour, nous avons enregistré 8400 souscripteurs AADL 2 à Guelma. Nous avons également enregistré 400 désistements. Face à cette demande, la wilaya de Guelma a bénéficié de 7800 logements octroyés par l'Etat, en plus de 300 logements CNEP situés au POS sud de Guelma, qui sont proposés aux souscripteurs AADL 2. Soit au total 8100 souscripteurs pour 8100 logements en projet.» En effet, sur lesdits projets répartis à travers les communes de Guelma-chef-lieu, avec 1100 logements, Oued Zenati, 600 logements (400+200), Bouchegouf, 700 logements, et enfin 5400 logements à Hdjar El Meghoub, dans la commune de Belkheir, les taux d'avancement des travaux accusent un retard indéniable, à telle enseigne que la direction AADL locale met en demeure et résilie sans état d'âme. état des lieux «Oui, nous publions quotidiennement des mises en demeure et des résiliations. Les contrats pour les 1100 logements de Guelma situés sur l'extension du POS sud de la ville, lancés en avril 2015, ont été résiliés avec l'OPGI, qui n'avait réalisé que 6 % des travaux. Octroyés à une société turque depuis mars 2017, le taux d'avancement est de 34 % pour un délai contractuel de 27 mois, dont 3 pour l'étude. A Oued Zenati, nous avons lancé d'abord 400 logements sur le POS n° 06 au lieudit Djebel el Ansel. Le projet a été confié à une société chinoise, mais il a été résilié avec un taux d'avancement des travaux n'excédant pas 1 %. Nous avons lancé également un projet sur le même site de 200 logements en avril 2016. La consultation est en cours. Dans la commune de Bouchegouf, sur le POS n° 07, des mises en demeure ont été notifiées à une entreprise chinoise pour des retards de réalisation de 700 logements, lancés en avril 2017, avec un délai contractuel de 26 mois, études comprises. Enfin, sur le site de H'djar El Menguoub, dans la commune de Belkheir, nous avons un projet global de 5400 logements, soit un chantier de 600 logements confié en avril 2017 à une entreprise chinoise, puis résilié avec un taux inférieur à 1 % des travaux. Il a été confié à une entreprise de droit algéro-turque. Entre octobre et novembre 2017, nous avons eu trois projets de 400+700+3700 logements confiés à une entreprise turque pour des délais contractuels proportionnels», conclut le directeur. Quoi qu'il en soit, beaucoup de souscripteurs dudit programme de logements AADL 2 à Guelma s'interrogent sur les raisons qui ont conduit à cette situation. «Oui, ils ont raison de le dire ! Avons-nous les moyens ? Avons-nous les moyens de suivre réellement nos projets AADL à Guelma ?», répond un autre responsable de l'AADL. Et de conclure : «Comment voulez-vous suivre les projets de 8100 logements répartis sur 4 sites avec deux chefs de projet, dont un récemment recruté, un ingénieur, un métreur vérificateur et surtout un véhicule touristique de service déglingué ? Il faut ajouter à cela les contraintes que rencontrent les entreprises, dont la dernière en date fut un problème de domiciliation bancaire, qui nous a retardés plus de trois mois pour une entreprise étrangère, ainsi que des problèmes d'octroi de permis de travail pour des étrangers, alors qu'ils sont en situation régulière et nous en passons», conclut notre interlocuteur.