En face d'un bureau de vote à la rue Khelifa Boukhalfa, des hommes lisent le journal et sirotent un café. Aucun d'eux ne compte entrer dans l'établissement. Remplir leur devoir électoral ? Ce n'est pas une chose qui leur parle. «Je ne me sens pas concerné par ces élections. Ils n'ont rien fait pour nous. Ils ne cherchent qu'à défendre leurs propres intérêts», confie l'un d'eux. Pour Krimou, 51 ans, cette journée, chômée payée, n'est rien d'autre qu'un jour de repos. Il avoue : «Je n'ai voté qu'une seule fois dans ma vie et je ne compte pas réitérer l'expérience. Ce pays est bâti sur un mensonge. Qu'il y ait vote ou pas, ils feront ce qu'ils voudront. Ils n'ont rien à faire de ce que pense le peuple. Ma voix sera seulement comptabilisée dans le nombre des votants, mais elle ne sera pas prise en considération. Donc, je préfère m'abstenir.» A l'intérieur des bureaux de vote, les agents s'ennuient. Certains, ne trouvant rien à faire, les va-et-vient étant restreints, étaient assis dans les cours des écoles à discuter. En début d'après-midi, dans les bureaux de vote de Kouba, c'est le calme plat. A l'école Douibi Madani, rares sont les personnes qui sont venues voter. «Il est midi et nous avons enregistré un peu moins de 100 personnes. Le plus grand flux a été enregistré lors des premières heures d'ouverture des bureaux. Les personnes âgées étaient en première ligne», soutiennent deux observatrices. Même son de cloche du côté de l'école Mohamed Saïdoun de Kouba. Les électeurs se font rares. Exemple : dans un bureau où on attendait 476 personnes, seulement 16 se sont présentées, soit un peu plus de 3% du nombre attendu. Dans un autre bureau, 12 personnes se sont déplacées pour voter sur les 346 inscrites, soit 3% du nombre attendu. «Ce bureau de vote est dédié aux femmes seulement. Il est 13h et nous avons enregistré jusqu'à présent près de 80 participations. C'est donc relativement calme pour l'instant. On attend de voir la tendance l'après-midi. Généralement, les femmes viennent voter à partir de 16h. On verra…», confient des observateurs sur place. Partout ailleurs, à Belcourt ou encore Bab El Oued, l'ambiance était celle d'un jour férié, mais pas celle d'un jour de vote. Les gens ont sûrement profité de cette journée pour se reposer à la maison, mais visiblement pas pour penser à aller élire les nouveaux députés.