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Le mouvement féministe otage des clivages politiques
Publié dans El Watan le 08 - 03 - 2010

Des cercles clandestins des années 1970 aux collectifs et associations des années 1980-90, le mouvement féministe se trouve aujourd'hui phagocyté.
Les associations féministes sont de moins en moins actives et présentes sur le terrain de la lutte. Et pourtant, ce n'est pas les causes à défendre qui manquent, dans un pays où la femme reste encore cloîtrée dans un statut de mineure à vie, ligotée par un code de la famille fortement sexiste et phallocrate. Un code qui, en dépit de son amendement, place toujours la femme, épouse, sœur et parente, sous la bannière de l'homme. Les querelles internes ont fini par avoir raison de l'ardeur des organisations féministes très audacieuses durant les années 1980 et 1990. A l'image des partis, le mouvement féministe sombre dans l'atonie, atteint par la somnolence ambiante. Pourquoi l'élan revendicatif, amorcé au lendemain de l'Indépendance, s'est-il (presque) estompé ? Qu'arrive-t-il aux associations féministes ? Pour mieux comprendre la situation d'essoufflement que connaît actuellement le mouvement, il faut distinguer entre le féminisme des organisations et ONG d'essence laïque et le féminisme islamiste.
Les termes du discours politique dominant sont tour à tour « libération », « émancipation », « promotion » ou « évolution » connotant, selon les acteurs, l'idée même qu'ils se font du « retard » féminin. Les femmes elles-mêmes mesuraient leur condition par référence à un modèle « moderniste ». Progressivement, les mouvements de femmes se diversifient pour donner lieu à deux tendances distinctes « l'une d'inspiration laïque, l'autre d'inspiration islamique », a soutenu Saliha Boudeffa, professeur à l'université d'Alger dans une communication présentée lors de la rencontre internationale : « Stratégies pour les droits des femmes en Méditerranée », en novembre 2006. D'autres chercheurs, ayant travaillé sur le sujet, ont mis en exergue les clivages politiques apparus dès le début des années 1990, dans le sillage de l'instauration du multipartisme.
Absence de vision commune du combat
« Au lendemain de la révolte populaire du 5 octobre 1988, le mouvement féministe s'engouffre dans l'ouverture politique. Les tentatives d'unifier les associations se heurtent à la volonté d'indépendance des familles politiques », relève l'une des actrices de l'époque Soumia Salhi, militante féministe et syndicaliste, dans une analyse publiée sur les colonnes d'El Watan. Des cercles clandestins des années 1970 aux associations des années 1980-90, en passant par les collectifs dépendant notamment du Parti de l'avant-garde socialiste (PAGS) ou du Groupe communiste révolutionnaire (GCR) ou encore de l'Organisation socialiste des travailleurs (OST), le mouvement a été phagocyté à cause de sa nature politique bariolée.
Il y a d'abord la dualité entre islamistes et modernistes. Une dualité qui s'est accentuée au début des années 1990, avec l'exhibitionnisme politique exercé par le Front islamique du salut dissout, qui défendait bec et ongles non seulement le contenu du code de la famille, mais aussi son application intégrale. La victoire du FIS aux législatives de 1991 et l'arrêt du processus électoral avaient provoqué une scission au sein du camp dit des démocrates. « C'est dans ce contexte marqué de véhémentes passions que le mouvement féministe va se scinder en deux courants : l'un plaide en faveur de la suspension immédiate du processus électoral, l'autre en faveur de la poursuite de l'expérience pluraliste », souligne le chercheur Ahmed Rouadjia, dans une contribution aux Confluences Méditerranée, revue trimestrielle qui traite des questions politiques et culturelles des pays du bassin méditerranéen.
Coincées dans leurs contradictions, les organisations féministes se sont au fil des années désagrégées, divisées et leur force mobilisatrice complètement éparpillée. Fondée en 1985 à l'initiative de trois femmes, à savoir Khalida Messaoudi, Louisa Hanoune et Aïcha Benabdelmoumen, l'association pour l'Egalité des femmes et des hommes devant la loi, dite Egalité, a connu une scission en 1990. Khalida Messaoudi quitte Egalité et crée avec Nadia Liassine l'association Indépendance pour le triomphe des droits des femmes (AITDF). « Contrairement aux mouvements islamistes qui ont des références culturelles plus ou moins partagées par la société ou du moins qui s'y identifie, les élites modernes apparaissent souvent comme extérieures au corps social ou trop lointaines », avait encore relevé Mme Boudeffa.
Et au bout de ces longues années de lutte, peu de choses ont changé pour la femme algérienne. Le code de la famille est encore là consacrant la polygamie et autre primautés masculines. Comme d'ailleurs la discrimination envers les femmes visible à tous les niveaux. Certes, il y a eu des avancées, notamment en ce qui concerne la scolarisation et le travail des femmes. Il y a aujourd'hui la féminisation de certains secteurs non pas des moindres, comme celui de la santé, de l'éducation et de la justice. Plus de 70% du corps médical et paramédical sont des femmes.
Mais on est encore loin de l'égalité des sexes, consacrée par la Constitution dans son article 29 : « Les citoyens sont égaux devant la loi, sans que puisse prévaloir aucune discrimination pour cause de naissance, de race, de sexe, d'opinion ou de toute autre condition ou circonstance personnelle ou sociale. » Cet état de fait résulte de cette incapacité des militantes féministes à avoir une vision commune du combat à mener et de l'échec de la transmission des luttes aux jeunes générations. Des associations, encore actives comme AEF, réseau Wassila, SOS femmes en détresse, doivent d'abord dépasser les clivages politiques pour donner plus d'impact à leurs actions futures.


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