Plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi à Paris contre les discriminations et les violences faites aux femmes et pour réclamer une loi-cadre. Selon des chiffres de l'Alliance des femmes pour la démocratie, 50 000 femmes sont violées chaque année, 20% subissent une agression sexuelle avant 18 ans et les violences conjugales concernent une femme sur dix. La manifestation, à l'occasion de la Journée internationale contre la violence faite aux femmes, était organisée par le Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), qui rassemble une quarantaine d'associations, syndicats et partis de gauche. « Six femmes meurent chaque mois sous les coups de leur compagnon. Dans un pays qui prétend défendre l'égalité entre hommes et femmes, ce n'est pas tolérable », a déclaré la porte-parole de Lutte ouvrière, Arlette Laguiller. « Et n'oublions pas que les femmes sont les premières victimes de la précarité, du temps partiel, du chômage. » La secrétaire nationale du Parti communiste, Marie-George Buffet, souhaite une loi-cadre contre la misogynie et pour les droits des femmes. « Je propose que les associations féministes réunies en collectif auditionnent l'ensemble des groupes parlementaires et que les groupes politiques travaillent à une loi-cadre permettant de répondre aux attentes des femmes », a déclaré Marie-George Buffet. « Lorsque l'on voit les statistiques, une femme sur dix victime de violence aujourd'hui en France en 2004, on a envie de se révolter, de se dire : “Où est la modernité ? Où est l'égalité ?” », a-t-elle ajouté. A Marseille, une manifestation a été organisée à la mémoire de Ghofrane, une jeune fille de 23 ans tuée à coups de pierres, à l'appel du mouvement Ni putes ni soumises. Le corps de Ghofrane Haddaoui a été retrouvé le 17 octobre dernier, sur un terrain vague des quartiers nord de la ville. Trois mineurs ont été mis en examen dans le cadre de l'enquête sur ce meurtre. Deux d'entre eux ont été écroués. Mais le mobile demeure confus. On ne sait pas pourquoi elle est morte, mais peu importe. Rien « ne justifie un tel acte. Il est inadmissible qu'une femme meure dans ces conditions », explique Mohammed Abdi, secrétaire général du mouvement Ni putes ni soumises.