Il succède à Khaled Mechaal qui a dirigé le mouvement durant deux mandats successifs, le maximum permis par les lois internes de Hamas. Né au camp de refugiés d'El Shaty, à l'ouest de la ville de Ghaza, dans une famille pauvre, Haniyeh a rejoint le mouvement Hamas dès sa création en décembre 1987. Il vit toujours avec sa famille dans l'enclave palestinienne. Diplômé en littérature Arabe de l'université islamique à Ghaza, Ismail Haniyeh a été emprisonné durant trois ans par Israël, avant son expulsion vers le sud-Liban en 1992. Il rentre à Ghaza en 1993 et devient le chef du bureau de Cheikh Ahmad Yassine, fondateur et chef spirituel du Hamas jusqu'à son assassinat par l'armée israélienne en 2004. Haniyeh a été nommé premier ministre de l'Autorité palestinienne après la victoire du Hamas en 2006. Bien que destitué par le président Mahmoud Abbas en 2007 juste après le putsch armé du Hamas à Ghaza, il n'a jamais quitté ce poste. Pourtant en 2014 fut installé un gouvernement d'entente nationale après des discussions entre les mouvements Hamas et Fatah. Ce gouvernement n'a cependant jamais pu imposer son autorité dans l'enclave palestinienne contrôlée à ce jour par le Hamas. Haniyeh devrait rester dans la bande de Ghaza, même si les dangers d'une élimination physique par Israël demeurent réels. Des dirigeants du Hamas comme Cheikh Ahmad Yassine et Mahmoud Rantissi y ont été assassinés. Connu pour être un modéré en public et plutôt un faucon en privé, Haniyeh prend la tête du mouvement Hamas quelques jours seulement après l'annonce par le mouvement de la modification de son programme politique qui a rejoint en gros celui de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), surtout en ce qui concerne l'établissement d'un état palestinien sur les frontières de 1967. Il considère également que la nature du conflit avec Israël est politique et non plus religieuse. Des observateurs y voit une tentative d'échapper à l'accusation d'antisémitisme dont l'accusent l'entité sioniste, les Etats-Unis et l'Occident en général. Ce changement survient aussi alors que le torchon brule entre la direction de l'Autorité palestinienne et le mouvement Hamas. Tout a commencé avec la désignation par le mouvement Hamas d'un comité administratif chargé de gérer les affaires de l'enclave palestinienne alors qu'il y a un gouvernement d'entente nationale. Le président Mahmoud Abbas a depuis commencé à prendre des mesures de rétorsion pour obliger le mouvement Hamas à respecter ses engagements et à respecter les décisions de ce gouvernement d'entente. Celui-ci a normalement pour tache d'organiser des élections législatives et présidentielles dans les trois mois. M. Abbas a commencé par baisser les salaires des anciens employés de l'Autorité palestinienne de 30%. Il a décidé aussi de prélever des impôts sur le carburant destiné à la seule centrale de production d'électricité de Ghaza, ce qui a provoqué son arrêt total depuis un mois déjà. Mahmoud Abbas et la direction du Fatah disent que d'autres mesures du même type seront prises si le mouvement Hamas continue de refuser la réconciliation. Pour le président palestinien, il n'est pas question de financer "le coup d'état" du Hamas à Ghaza. Le mouvement Fatah a réagi à l'élection d'ismail Haniyeh par la voix de son porte parole Oussama Al Qawasmi. « Ce qui intéresse le Fatah est l'orientation du Hamas vers la réconciliation et non de savoir qui le commande ». Concernant le nouveau programme politique du mouvement Hamas, Al Qawasmi trouve qu'il est plein de contradictions et qu'il tente de s'adresser à l'opinion publique internationale. Il regrette également qu'il ne précise pas la position du Hamas vis à vis de l'unité nationale palestinienne. D'autres responsables « fathaouis » voient en ces changement une tentative du Hamas de concurrencer l'OLP. La communauté internationale reconnait à ce jour l'OLP comme seul représentant légitime du peuple palestinien. Aujourd'hui, la bande de Ghaza vit une véritable crise humanitaire à cause de la destruction par Israël de son économie, du blocus égypto-israélien et des pénuries en tous genres. L'enclave palestinienne ne bénéfice que de 4 heures de courant électrique par jour. Mais ce qui inquiète le plus est la division des Palestiniens.