Contrairement à Khaled Mechaal, qui était en exil au Qatar, Haniyeh dirigera le Hamas depuis la petite enclave palestinienne, sous blocus israélien depuis une décennie. Son mouvement s'est toujours présenté comme proche du peuple contrairement aux dirigeants du Fatah ou de l'Autorité palestinienne, accusés d'être des «corrompus» et «des agents israéliens et américains» L'ancien Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh a été élu samedi à la tête du Hamas. Cette personnalité plaide de longue date pour concilier résistance armée et combat politique au sein du mouvement de résistance palestinien. L'aile pragmatique du mouvement, à laquelle appartient aussi son prédécesseur Khaled Mechaal, semble avoir pesé sur la rédaction d'un nouveau document adjoint à la charte du Hamas, qui reconnaît les frontières de 1967 et insiste sur le caractère «politique» et non «religieux» du conflit avec Israël. Son élection intervient toutefois moins de trois mois après que le Hamas a élu à sa tête dans la bande de Ghaza Yahya Sinouar, un militant issu de sa branche militaire tenant de la ligne traditionnelle du mouvement, présentée comme concurrente des pragmatiques prônant la négociation. Contrairement à Khaled Mechaal, qui était en exil au Qatar, Haniyeh dirigera le Hamas depuis la petite enclave palestinienne, sous blocus israélien depuis une décennie. Son mouvement le Hamas s'est toujours présenté comme proche du peuple contrairement aux dirigeants du Fatah de Mahmoud Abbas ou de l'Autorité palestinienne, accusés d'être des «corrompus» et «des agents israéliens et américains», profitant de leur poste. Après la victoire du Hamas aux législatives de 2006, Ismaïl Haniyeh a pris la tête d'un gouvernement d'union et s'est engagé à œuvrer à la création d'un Etat palestinien «en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, avec Al-Qods comme capitale». Mais c'est sous sa direction qu'a éclaté en 2007 la crise interne entre le Hamas et l'Autorité palestinienne. Sa victoire aux législatives n'ayant pas agréé les Occidentaux, le mouvement Hamas a pris le pouvoir dans la bande de Ghaza au prix d'affrontements meurtriers qui laissent aujourd'hui encore des traces. Connu pour son discours posé, Ismaïl Haniyeh entretient toutefois de bonnes relations avec les chefs des différents mouvements palestiniens. Il a été le bras droit du fondateur et chef spirituel du Hamas, le cheikh Ahmad Yassine, assassiné par Israël en 2004. Un an plus tôt, ils avaient échappé ensemble à une tentative d'assassinat, sortant vivants d'une maison sur laquelle un avion israélien avait largué une bombe. C'est à l'Université islamique de Ghaza qu'il a commencé à militer au sein de la branche estudiantine des Frères musulmans, dont est issu le Hamas, avant de devenir membre de l'union des étudiants de l'Université islamique en 1983. Trois ans plus tard il adhère au Hamas à sa création, alors qu'éclate la première Intifadha qui durera jusqu'en 1993. Durant cette période, Ismaïl Haniyeh a été emprisonné à plusieurs reprises par Israël et expulsé pour six mois vers le sud du Liban. R. I.