Le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a insisté sur l'«union territoriale de la Palestine». Il n'a pas oublié de remercier l'Egypte pour tous les efforts fournis afin de rapprocher les points de vue et rendre possible la réconciliation. La visite hier du Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, dans la bande de Ghaza, sa première visite depuis plus de deux ans, a fait du 2 octobre 2017 une journée historique. A aucun moment depuis le début 2007, les Palestiniens n'ont semblé aussi près de mettre un terme à leurs divisions. Cette visite intervient dans le cadre de l'application des récents accords conclus par le Fatah et Hamas, au Caire, sous le parrainage des autorités égyptiennes. Accompagné d'une importante délégation, Rami Hamdallah est arrivé à Ghaza via le point de passage d'Erez, côté israélien, et Beit Hanoune, côté palestinien. Des représentants de toutes les factions palestiniennes, à leur tête ceux du mouvement Hamas, des représentants de la société civile, des dignitaires, des personnalités politiques, des milliers de citoyens et un grand nombre de représentants de la presse étaient à l'accueil de la délégation ministérielle. Dans une courte allocution, au niveau du point de passage de Beit Hanoune, le Premier ministre palestinien a remercié la population de la bande de Ghaza et tous ceux qui ont rendu possible ce moment historique, affirmant au monde entier qu'il n'y aura jamais un Etat palestinien sans la bande de Ghaza, ni un Etat palestinien dans la bande de Ghaza, sans le reste des territoires occupés (Cisjordanie et El Qods). Rami Hamdallah a insisté sur l'«union territoriale de la Palestine». Il n'a pas oublié de remercier l'Egypte pour tous les efforts fournis afin de rapprocher les points de vue et rendre possible la réconciliation. Le responsable palestinien a évoqué en outre la situation catastrophique dans la bande de Ghaza, rongée par une multitude de crises aussi graves les une que les autres. Il a dit que «l'une des priorités du gouvernement est d'atténuer les souffrances de la population de la bande de Ghaza». Le Premier ministre palestinien a évoqué les dossiers qui seront immédiatement pris en charge par son gouvernement, tels que celui de l'énergie électrique, de l'eau polluée, du chômage, de la pauvreté et des points de passage fermés. Il a également rappelé que le seul bénéficiaire de la division palestinienne était l'occupation, promettant de travailler étroitement avec toutes les composantes de la société palestinienne. «Le chemin sera long et la mission ne sera pas facile, mais notre volonté de réussite est grande», a soutenu Rami El Hamdallah qui a fait un appel à la communauté internationale pour qu'elle fasse des pressions sur Israël afin qu'il lève le blocus imposé à la bande de Ghaza, mais également pour aider à sa reconstruction. Optimisme dans la rue palestinienne Bien que plusieurs annonces d'accords de réconciliation se sont soldées par un échec cuisant dans le passé, on note un grand optimisme parmi les Palestiniens cette fois. Cette nouvelle atmosphère repose sur plusieurs points. L'arrivée à la tête du mouvement Hamas d'une nouvelle direction, issue de la bande de Ghaza et possédant une grande crédibilité au sein des sympathisants du Hamas eux-mêmes en est le facteur primordial. Jouissant d'une bonne popularité, Ismail Haniyeh, du camp des refugiés de Shaty, dans la ville de Ghaza, a pris la place de Khaled Mechaal à la tête du bureau politique du Hamas. Yahiya Senouar, l'un des fondateurs des brigades Ezzeddine Al Qassam, la branche armée du mouvement, ancien prisonnier dans les geôles israéliennes, est devenu le chef du Hamas dans la bande de Ghaza. Ces deux hommes sont très ouverts au dialogue avec le mouvement Fatah et désirent sincèrement mettre fin à la division. D'ailleurs, c'est cette nouvelle direction qui a pris la décision de dissoudre le comité administratif, une sorte de gouvernement qui gérait les affaires de l'enclave palestinienne, qui, selon l'accord de Shaty de 2014, devait être gérée par le gouvernement de consensus national, présidé par Rami Hamdallah. Un accord entre Fatah et Hamas qui n'a jamais été appliqué. La dissolution du comité administratif était une condition principale du président Mahmoud Abbas pour une reprise du processus de réconciliation. L'engagement sérieux cette fois de l'Egypte dans le dossier de la réconciliation et le fait de se porter garante de l'application des clauses des accords précédents entre les mouvements Fatah et Hamas ont encouragé la direction du Hamas à montrer plus de souplesse dans ses positions. D'ailleurs une délégation égyptienne se trouve à Ghaza pour s'assurer du bon déroulement de la prise de fonction du gouvernement venu de Ramallah, en Cisjordanie occupée. Les Nations unies avec Nikola Mladenov, son représentant spécial pour le processus de paix qui se trouve à Ghaza également, souhaitent la réussite de cette réconciliation. Il est à relever également le souhait de Hamas d'améliorer ses relations avec l'Egypte, détériorées depuis la destitution du président Mohamed Morsi.