Les Palestiniens ont relancé leurs efforts de réconciliation interne, à une semaine de la fin des neuf mois impartis par le président américain Barack Obama en personne pour parvenir à un accord israélo-palestinien. Une délégation de l'OLP est depuis mardi soir à Gaza, en provenance de Ramallah. Elle est conduite par Azzam al-Ahmad, un dirigeant du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas. Elle a rencontré le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et Moussa Abou Marzouq, son adjoint à la tête du mouvement islamiste proche des Frères musulmans. Dans la nuit de mardi à mercredi, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et des dirigeants du mouvement Hamas sont parvenus à une entente pour la formation, d'ici cinq semaines, d'un gouvernement d'union nationale pour faire avancer la réconciliation. Ce gouvernement doit être composé de technocrates, a précisé la source. "Il y a également eu des progrès sur la tenue de futures élections et la composition de l'OLP", a ajouté le responsable palestinien sans donner d'autres détails. Toujours selon des sources de l'OLP, il y a également eu des progrès sur la tenue de futures élections. Evidemment, tout ça est à prendre avec prudence. A plusieurs reprises par le passé, des annonces sur la formation imminente d'un gouvernement d'union n'ont pas été suivies d'effet. Le Fatah, principal parti de l'OLP, et le Hamas ont signé en 2011 au Caire un accord de réconciliation pour mettre fin à la division politique entre les deux territoires. Mais ses clauses sont restées lettre morte, Hamas et le Fatah se renvoyant la balle, suspectant l'un et l'autre de ne chercher qu'à éliminer son rival. Les deux parties en étaient même arrivées aux armes, causant des centaines de morts dans leurs camps respectifs mais aussi au sein de la population en otage dans un mouchoir enclavé entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée dont elle est interdite. Le fait que la délégation de l'OLP a été accueillie par Ismaïl Haniyeh, le "patron de Gaza", peut néanmoins augurer d'un succès pour cette tentative de réconciliation. "J'appelle à mettre en œuvre la réconciliation palestinienne pour parvenir à un seul gouvernement, un seul système politique et un seul programme national", devait-il plaider après son accolade avec les délégués de l'OLP. Son hôte, Azzam al-Ahmad, s'est dit, de son côté, "heureux que le moment soit venu de mettre fin à la division". Mais le motif de succès réside dans le fait que les Palestiniens, de Gaza comme de Cisjordanie, sont le nez devant le mur. La date butoir du 29 avril fixée par Washington approche et ils sont toujours divisés, prêtant aux jeux et fuites en avant israéliennes. D'ailleurs, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait menacé en début de semaine de "rendre" carrément les clefs à Israël de l'administration des territoires occupés. Mahmoud Abbas, menacé par l'OLP, a introduit, au grand courroux de Jérusalem et de Washington, l'adhésion de la Palestine au sein des organisations de l'Onu, comme l'y autorise le statu arraché en 2012. Réalpolitique oblige, le président de l'Autorité palestinienne n'a pas pour autant fermé la porte des négociations en réclamant une prolongation des négociations de paix au-delà de l'échéance prévue du 29 avril, à condition que le gouvernement israélien relâche les prisonniers, gèle la colonisation et accepte de discuter de la délimitation des frontières du futur Etat palestinien. D. B. Nom Adresse email