L'association Ciné Culture de Saïda organise, depuis lundi dernier et jusqu'à ce soir, les 3es journées cinématographiques de Saïda en collaboration avec la direction de la culture. La salle Dounyazad, nouvellement restaurée et équipée en appareil de projection DCP, abrite l'événement en présence de cinéastes, comédiens, producteurs et universitaires, comme Ahmed Bedjaoui, Mohamed Hazourli, Belkacem Hadjadj, Rahim Laloui, Abdelhakim Meziani, Ahmed Benkamla, Hamid Bouhrour, Amar Si Fodil et Aziz Boukrouni. Les journées ont débuté avec une table ronde sur la situation actuelle du 7e art en Algérie, animée par le trio Bensalah-Bedjaoui-Meziani et modérée par Ouahab Miloud. Le débat a tourné autour des questions liées au financement de la production cinématographique, la formation aux métiers du cinéma, l'état des salles de projection, l'absence de réseaux de distribution de films et les perspectives de relance de l'art et de l'industrie cinématographiques en Algérie. Madame Courage, le dernier long métrage de Merzak Allouache, a été le premier film projeté, suivi d' El Achik, de Amar Si Fodil, d'après un scénario de Abdelmadjid Merdaci. C'est l'histoire d'un chanteur algérien, assassiné à Constantine dans les années 1950 par les ultras de «l'Algérie française». Mardi matin, Belkacem Hadjadj, producteur et réalisateur, a dressé, lors d'une conférence, l'état des lieux du cinéma en Algérie. Il a critiqué «la pollution» qui règne dans le métier, a plaidé pour la création d'une école de cinéma, avec «une réelle politique de formation» et pour l'introduction du cinéma dans le système scolaire. «Le cinéma est un vecteur de modernité», a-t-il dit. Il a plaidé aussi pour la création de multiplex et pour la mise en place d'un réseau national de distribution de films. Belkacem Moulay, président de l'association Ciné Culture, a programmé d'autres longs métrages algériens récents, comme Celle qui vivra, de Amor Hakkar, L'intrus, de Mohamed Hazourli, et Mémoires de scène, de Rahim Laloui. «Malheureusement nous n'avons pas pu obtenir le film L'étoile d'Alger, de Rachid Benhadj. Nous préférons programmer de nouveaux films algériens. C'est pour cela que les journées ne sont pas organisées chaque année. La production en Algérie est irrégulière. La première édition des journées a été organisée en 2010. Cette année, nous avons innové en créant le Prix du public», a précisé Belkacem Moulay. Une dizaine de courts métrages de jeunes cinéastes amateurs de Saïda seront projetés ce mercredi dans la matinée. «La plupart sont des lyçéens. Nous voulons les encourager et les conseiller en présence de professionnels», a-t-il souligné. Ahmed Bedjaoui animera, toujours ce matin, une conférence à l'université de Saïda sur le thème «Cinéma et Guerre de Libération nationale». Le Centre national du cinéma et de l'audiovisuel (CNCA), qui assure des projections en plein air par cinébus durant les journées, aidera l'association, durant le mois de Ramadhan, à assurer la programmation de films en soirée à la salle Dounayad, ouverte le 7 avril dernier. L'ONCI, (Office national de cinéma et d'information), va également apporter sa contribution, selon Karim Bouarfa, directeur de la culture à Saïda.