Les Emirats arabes unis ont fourni des hélicoptères de combat et des avions militaires aux forces des autorités libyennes parallèles, commandées par le maréchal Khalifa Haftar, enfreignant un embargo de l'ONU sur les armes, selon un rapport des Nations unies. «Les Emirats arabes unis ont fourni à la fois un soutien matériel et un soutien direct à l'ANL, ce qui a nettement augmenté son appui aérien», indique le rapport élaboré par des experts de l'ONU et envoyé au Conseil de sécurité en mai. «L'aide extérieure aux groupes armés, en matière de soutien direct, d'entraînement et d'assistance technique a également augmenté», souligne le rapport. Les experts onusiens ont pu remonter la piste des livraisons d'hélicoptères de combat fabriqués au Bélarus jusqu'aux Emirats arabes unis et ont présenté des photos montrant leur présence sur la base aérienne d'Al Khadim, dans l'est de la Libye. Les experts cherchaient à confirmer des informations indiquant que les hélicoptères de combat Mi-24p avaient été livrés à l'ANL en avril 2015. Le Bélarus leur a confirmé que quatre hélicoptères avaient été vendus aux Emirats en 2014. Les experts ont également déterminé que les Emirats avaient fourni au moins un appareil At-802i à l'ANL et ont confirmé que des véhicules blindés provenant de sociétés basées aux Emirats avaient été livrés à ces forces à Tobrouk, en avril 2016. Le rapport onusien indique que les Emirats arabes unis n'ont pas donné suite aux demandes de clarifications présentées par les experts de l'ONU. L'Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par le maréchal Haftar, refuse de reconnaître le gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli et appuyé par la communauté internationale. Elle contrôle désormais les villes et bases militaires importantes du Sud désertique libyen. La Libye est plongée dans le chaos depuis le renversement de Mouammar El Gueddafi en 2011. La publication de ce rapport intervient à un moment où des médias parlent de la conclusion par Alger, Le Caire et Tunis d'un accord pour élaborer une liste commune des organisations terroristes activant en Libye. L'accord aurait été conclu, sur insistance de l'Egypte, lors de la récente rencontre qui a réuni à Alger les MAE d'Algérie, de Tunisie et d'Egypte. Des observateurs pensent que cet accord «est le prélude à l'exclusion de ces organisations et de leurs dirigeants de toute solution future à la crise libyenne». Concernant la situation sécuritaire en Libye, le secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l'ONU, Jeffrey Feltman, a indiqué jeudi que le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI) a perdu une partie importante du terrain qu'il contrôlait auparavant. M. Feltman a néanmoins fait savoir que l'EI représente toujours une menace pour la Libye et les pays voisins. En Afrique de l'Ouest, ajoute la même source, l'expansion de l'EI est actuellement contestée par des groupes terroristes affiliés à Al Qaîda, alors qu'en Afrique de l'Est, de nouveaux groupes affiliés à Daech activent dans le sud de la Somalie, aggravant la menace terroriste posée par Al Shabab. S'agissant de la situation financière de l'organisation terroriste, Jeffrey Feltman a indiqué qu'elle n'a cessé de se détériorer depuis les 16 derniers mois mais reste pour l'essentiel tributaire des revenus pétroliers et de l'extorsion qui peuvent se chiffrer à plusieurs dizaines de millions de dollars de recettes par mois. Les revenus de Daech proviennent également de la contrebande d'antiquités, de produits agricoles, de la vente d'électricité, de l'exploitation de ressources minières et d'activités criminelles, telles que les enlèvements et la traite de personnes.