Le handicapé doit être un acteur principal dans le développement social et économique » et ne doit pas être classé dans un cercle dit de « solidarité ». C'est là l'avis des représentants de l'Union nationale des handicapés algériens (UNHA). Et c'est pour faire passer ce message que celle-ci s'est emparée du débat, hier, lors d'une rencontre au Forum d'El Moudjahid à Alger. Son président, Razak Mohamed-Madjid, a expliqué que pour ce faire, il est nécessaire de changer les mentalités en commençant par se défaire de la culture de l'assistanat chez le handicapé. Ce serait un premier pas vers son insertion dans la société. Ensuite, il s'agira, selon lui, d'unir cette frange de la société, à travers tout le territoire national, dans une stratégie globale dont l'objectif est de recouvrer les droits de citoyenneté. Parce qu'il faut bien le dire, les handicapés sont souvent montrés du doigt, à cause de leur infirmité. Sur le plan social, l'UNHA vise, d'une part, à améliorer la vie du handicapé en l'informant sur ses droits juridiques et en les enrichissant avec des propositions concrètes et, d'autre part, à pousser les décideurs à prévoir un aménagement urbain adéquat aux différents types d'infirmités pour faciliter les déplacements. Parce qu'« on ne peut pas exiger du handicapé une participation dans la vie sociale sans mettre à sa disposition un environnement urbain favorable », a relevé le président de l'UNHA. Objectif de l'UNHA : lui inculquer les mécanismes qui lui permettront de subvenir seul à ses propres besoins en contribuant efficacement à l'économie nationale. Mais cette association ne se contente pas de scander des objectifs qui, comme l'a précisé Razak Mohamed-Madjid, semblent difficiles à réaliser. L'UNHA vise haut. Sur le terrain, elle a commencé par mettre en place une école d'informatique pour handicapés. Inaugurée en octobre 2003, celle-ci délivre des diplômes de bureautique. Objectif à moyen terme : la création de micro-entreprises en collaboration entre l'UNHA et les handicapés formés dans ce domaine. A long terme : inculquer aux infirmes la culture d'autofinancement en leur permettant de mettre en place leurs propres entreprises. L'UNHA, qui regroupe 22 wilayas, a été créée le 22 juin 2003, partant de l'idée que le handicapé possède lui aussi des potentialités qui doivent être exploitées, tant pour son profit que pour celui de la société.