La météo vient de donner le coup de grâce à des fellahs qui avaient naïvement baissé la garde, ce qui a favorié la réapparition du mildiou. Les maladies cryptogamiques font leur apparition. Un premier foyer de mildiou de pomme de terre sur feuille a été recensé dans la wilaya de Aïn Defla. Des taches de septoriose sur céréales ont été également relevées à Constantine. C'est ce que révèle le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, dans un communiqué rendu public, mardi dernier. Pour le moment, le réseau de surveillance et d'alerte de la direction de la protection des végétaux et des contrôles techniques (DPVCT) a pu circonscrire ces deux foyers. Même la wilaya de Mostaganem n'a pas été épargnée par la réapparition du mildiou. Ceci dit, le risque d'une compromission de la récolte en pomme de terre et/ou de céréales n'est pas à écarter. Et les conditions climatiques semblent jouer un mauvais tour aux services du ministère de l'Agriculture. D'ailleurs, le département de Rachid Benaïssa souligne que les conditions climatiques actuelles « peuvent être propices au développement et à la propagation rapide des foyers de ces maladies cryptogamiques dans les zones sensibles pouvant endommager les cultures ». C'est ainsi que les agriculteurs sont priés de « redoubler de vigilance et de procéder aux traitements préventifs avec les produits phytosanitaires appropriés ». Hier, Ammar Assabah, directeur de la régulation et du développement des productions agricoles auprès du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, n'a pas abordé le sujet. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, M. Assabah a seulement confirmé « la mobilisation de moyens nécessaires dans la lutte contre les herbes sauvages et les maladies phytosanitaires ». Ce responsable a annoncé par ailleurs que la production de pomme de terre d'arrière-saison dépasse un million de quintaux. Il prévoit également une production de primeur (attendue) à plus de 90 000 t. En somme, M. Assabah table sur une « saison qui se présente bien » pour cette année. « Les pluie ont été bénéfiques. Sur le plan des conditions techniques, elles sont nettement meilleures que l'année dernière, que ce soit sur la qualité de la semence, le travail du sol et l'apport des fertilisants », dira-t-il. Concernant la pomme de terre, l'invité de la radio s'est montré des plus rassurants. « Il y a une large disponibilité du produit. Les prix sur le marché sont, je pense, très corrects et autour des 30 DA », affirme-t-il. Se sentant interpellés, les auditeurs n'ont pas manqué de le contredire, en signalant que le prix de la pomme de terre est de 50 DA/kg. Relancé sur cette question, M. Assabah est revenu à la charge, non sans maintenir ses propos. « Etant moi-même consommateur, je l'ai payé à 30 DA et parfois moins », tranche-t-il. Qui croire ? Une chose est sûre, la réponse de M. Assabah est loin de convaincre les millions d'Algériens, habitués à s'offrir ce tubercule à des prix forts. Malgré la mise en place de plusieurs dispositifs pour lutter contre la hausse des prix des produits de large consommation, les pratiques de spéculation n'ont pas reculé d'un iota. Ces derniers mois, c'est presque une flambée chronique qui s'est installée dans les marchés populaires.