La période de semailles de la pomme de terre, habituellement menée au mois de décembre a été décalée au mois de février, dans les régions potentielles, sur recommandations des experts, et ce afin d'éviter la saison humide propice à l'apparition du champignon du mildiou, a indiqué à l'APS le responsable de la Chambre de l'agriculture. C'est le cas dans la wilaya de Aïn Defla. Les analyses des laboratoires de l'Institut national de protection des végétaux (INPV), ainsi que ceux de l'Institut national de la vulgarisation agricole (INVA), "ont montré que la pluviosité importante enregistrée durant les mois de mars et d'avril sur la région a été à l'origine de cette maladie qui a touché des milliers d'hectares consacrés à cette culture", précise la même source. Dans ce même contexte, il a été souligné "que les produits chimiques utilisés par les agriculteurs dans la lutte contre les maladies végétales, notamment le mildiou, n'ont pas eu les effets escomptés suite aux fortes chutes de pluies enregistrées durant cette période, en plus, a-t-il ajouté, des conditions climatiques ayant également empêché les agriculteurs de bien mener l'opération de lutte contres ces maladies connues dans la région. Les régions situées à l'est et au sud de la wilaya où la culture de la pomme de terre est répandue notamment Djendel, Bir Ould Khelifa et Khemis Miliana (considérées comme moins humides) "sont les moins touchées par le mildiou, ce qui vient confirmer les résultats obtenus par les experts", a expliqué le même responsable. La superficie totale consacrée à la culture de la pomme de terre à Ain Defla, premier fournisseur de ce produit à l'échelle nationale avec 35% de la production nationale, est de 10 000 hectares dont 2 660 hectares pour les semences, indique le même responsable. Une opération de recensement concernant les agriculteurs dont les cultures ont été affectées par la maladie du mildiou dans la wilaya de Ain Defla, a été menée par une cellule de crise "pour un éventuel dédommagement de la part de la Caisse de solidarité contre les catastrophes naturelles", signale-t-on de même source. Par ailleurs, le travail de sensibilisation à l'égard des agriculteurs quant aux maladies qui affectent la pomme de terre se poursuit à travers l'organisation de rencontres régionales. Un séminaire régional a été organisé, samedi à Mascara. Initiée par l'Institut technologique des cultures maraîchères d'Alger en collaboration avec la Direction des services agricoles (DSA) et la Chambre de l'agriculture de la wilaya, cette rencontre, à laquelle ont pris part des techniciens des Directions des services agricoles (DSA) des wilayas de Mascara, Mostaganem, Relizane, Tlemcen, Tiaret et Sidi Bel-Abbès, a permis de débattre de l'apparition du virus du "mildiou" dans certaines cultures de la région. Ce champignon, "est responsable d'une des plus dangereuses maladies qui touchent les cultures de pomme de terre et qui influent négativement sur les rendements, surtout quand son apparition est précoce", a indiqué le DSA de Mascara qui a présenté à cette occasion les méthodes de lutte contre cette pathologie. Les techniciens des services agricoles ont abordé, pour leur part, les autres maladies et parasites qui affectent la pomme de terre comme "la teigne", "le puceron" ou encore les maladies transmissibles par voie de semences à l'instar de la "gale argentée", "le rhizoctone", "le fusarium" et le "phoma" qui influent sur le développement de la plante, sur la qualité et le rendement des produits. S'agissant du mildiou, son apparition dans certains champs de pomme de terre dans la wilaya de Mascara a été favorisée par les conditions climatiques spéciales, caractérisées par un fort taux d'humidité, qu'a connu la région durant la période de mise en terre des tubercules, ont indiqué les spécialistes de la DSA. Pour venir à bout de cette maladie, le président de la Chambre d'agriculture de la wilaya de Mascara a appelé à entreprendre des actions immédiates de traitement phytosanitaires pour ne pas compromettre la récolte de l'année en cours. Par ailleurs, l'accent a été mis dans les différentes interventions, sur les moyens de prévention et de lutte contre le mildiou, expliquant, au passage, que les derniers changements et perturbations climatiques, ont constitué des facteurs encourageants pour le développement de la maladie. Les professionnels de la wilaya de Mascara ont, par ailleurs, regretté le fait que la production de la région en pomme de terre soit revue à la baisse. La superficie agricole réservée à la culture de la pomme de terre dans cette wilaya de Mascara était estimée pourtant à plus de 10 000 hectares. Aujourd'hui elle n'atteint pas les 3 500 hectares. Ce recul trouve son origine dans les prix onéreux des semences et des engrais, a-t-on précisé.