Vous êtes en discussion avec le ministère de la Santé sur le nouveau statut particulier des sages-femmes. La corporation peut-elle s'attendre à des miracles ? Oui. Des acquis historiques ont été arrachés. Il faut savoir que dans deux mois, ce nouveau statut sera prêt. Outre la question salariale, les sages-femmes pourront désormais bénéficier d'une évolution de carrière et de postes supérieurs. Bonne nouvelle, nous avons pu arracher la revendication liée à la formation. Désormais au lieu de bac+3, la sage-femme suivra un cursus universitaire de cinq ans. Qu'est-ce qui changera dans la formation ? Nous avons, depuis longtemps, revendiqué un cursus universitaire. Avec ce nouveau statut, nous aurons une double tutelle (ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur). A partir de la prochaine rentrée universitaire, celles désirant être des sages-femmes s'inscriront à l'université. Elles suivront une année d'études à la faculté de médecine puis les quatre autres années dans une école spécialisée. Une décision prise à l'époque de Amar Tou. Un programme riche est déjà élaboré. Notre cursus sera plus attirant. J'estime que c'est une révolution pour notre corporation. Pour les sages-femmes en exercice, elles bénéficieront d'une formation continue obligatoire pour avoir droit au glissement catégoriel pour la nouvelle grille des salaires. En Algérie, une sage-femme accouche 3000 femmes annuellement. Nous sommes loin des normes de l'OMS (1 pour 100). De plus, les poursuites judiciaires les accablent… A l'échelle nationale, nous sommes actuellement 8000 sages-femmes et en 2007, il y a eu 800 000 naissances ! Ajoutons à cela les licenciements et les poursuites. Une sage-femme sur deux est tous les ans poursuivie en justice. Actuellement, le vide juridique fait que la corporation n'est pas protégée. Elles continuent d'assumer leurs responsabilités médico-légales. Un problème que nous avons essayé de régler dans notre nouveau statut. Un conseil de l'ordre sera installé pour mieux gérer, régulariser la profession et stopper également les abus administratifs. Lundi prochain s'ouvrira le procès de 4 sages-femmes et de 3 infirmières alors qu'elles n'étaient même pas présentes lors de l'accouchement.