Dans une pétition adressée aux autorités locales, les protestataires s'élèvent contre le détournement de sa vocation d'un projet culturel et son remplacement par celui d'un marché. Les habitants dénoncent le fait que cette décision, qualifiée d'«arbitraire», ait été prise sans les consulter. «Personne ne nous a consultés, alors que nous sommes les premiers concernés. Nous refusons ce détournement de vocation. Nos enfants ont besoin de culture et nous n'avons pas besoin d'un marché qui sera forcément source de bruit et d'insalubrité», s'emporte un des habitants. «Nous disons non à ce projet de marché. Nous n'en voulons pas. Nous avons besoin de calme et de culture», dit l'un des protestataires. Au départ, l'APC d'Oran avait opté pour un projet de piscine municipale, avant qu'une entreprise ne commence les travaux de terrassement pour la construction d'une annexe du conservatoire municipal de musique Ahmed Wahbi. Mais les travaux de terrassement ont à peine commencé que le projet a été abandonné. Il y a deux jours, des engins ont commencé des travaux de terrassement et une pancarte a été érigée indiquant un projet de construction d'un marché et d'un parking. «L'APC d'Oran veut réaliser une annexe du conservatoire de musique, une crèche et un parking. Nous avons certes prévu un marché au boulevard Millénium et non à Akid Lotfi», affirme de son côté Abdellah Bendenia, chargé de la communication de l'APC d'Oran. Pour sa part, une source proche du dossier révèle que «c'est le directeur de l'administration locale (DAL) qui assure les fonctions de wali par intérim qui a décidé de faire réaliser un marché vu que le projet d'une annexe du conservatoire a été abandonné. Ce responsable voulait réaliser un projet moins coûteux et éviter de laisser ce terrain nu, susceptible d'accueillir toutes sortes d'immondices». Par ailleurs, il est à rappeler que les habitants ne cessent de dénoncer l'anarchie dans laquelle sombre leur cité. «Nous interpellons le chef de la sûreté de wilaya afin de mettre fin à l'activité des vendeurs informels», affirme un habitant de cette cité. «Des vendeurs informels de poissons, d'œufs et de fruits et légumes squattent la voie publique et créent un marché sauvage», se plaint-il. Les résidents pointent du doigt ces vendeurs qui génèrent des bruits par les ventes à la criée, l'insalubrité, les mauvaises odeurs et les moustiques. «Durant toute la journée, notamment les après-midi, nous ne sommes pas épargnés par le bruit. Nous subissons, impuissants, une terrible nuisance sonore et l'odeur nauséabonde du poisson pourri», se plaignent encore les habitants. Les marchands de fruits et légumes et les poissonniers clandestins continuent dans l'impunité totale à accaparer les trottoirs et la voie publique pour exposer leurs marchandises dans une anarchie indescriptible. En dépit de la vaste campagne d'assainissement de la voie publique menée il y a une année, les vendeurs informels sont revenus à la charge. La voie publique est devenue un marché informel insalubre. Pourtant, les autorités locales avaient promis d'interdire l'occupation de la voie publique et d'éradiquer l'anarchie.