Dans son dernier rapport, Oxford Business Group (OBG) estime que «les efforts déployés par l'Algérie pour améliorer sa sécurité hydrique vont franchir une étape importante dans les deux ans et demi à venir avec la mise en service d'une série de nouveaux barrages». OBG se réfère notamment aux 75 barrages que compte le pays, d'une capacité totale de 6,5 milliards de mètres cubes. Ces ouvrages seront renforcés par 9 autres en cours de réalisation qui seraient prêts d'ici 2019. Autre argument d'OBG, le taux de remplissage de ces derniers avait atteint 68%, selon le ministre du secteur, cité dans le rapport. Il rappelle dans le même contexte «les 80 sites supplémentaires recensés pour la réalisation de nouveaux barrages, et 30 d'entre eux ont fait l'objet d'études de faisabilité». Le gouvernement entend faire passer à 139 le nombre total de barrages en Algérie d'ici 2030, et ce faisant, atteindre une capacité de stockage de près de 12 milliards de mètres cubes sur l'ensemble du pays. OBG s'est également penché sur le dessalement de l'eau de mer et cite la station de dessalement par osmose inverse de Magtaa à Oran comme pouvant être «l'exemple le plus marquant : d'une capacité de traitement de 500 000 m3/jour – permettant l'approvisionnement en eau potable de 5 millions de personnes –, il s'agit là de la plus grande usine de dessalement de toute l'Afrique». Quant à la station d'El Hamma, elle produit en moyenne 200 000 m³/jour, garantissant l'approvisionnement en eau de 1,5 million d'habitants d'Alger, la capitale du pays. Le rapport indique que le groupe américain General Electric a apporté 70% du financement du projet, le reste étant fourni par l'entreprise du secteur de l'énergie Algerian Energy Company (AEC). Coentreprise formée entre les groupes publics Sonatrach et Sonelgaz, l'AEC est responsable de 13 usines de dessalement, dont 11 actuellement en service, d'une capacité totale de 2,1 millions de mètres cubes par jour. Cela représente une hausse considérable des capacités de dessalement de l'Algérie, qui s'élevaient à peine à 50 000 m³/jour en 2002, souligne le même rapport. «Ensemble, les barrages et les infrastructures de dessalement ont multiplié par près de trois la capacité du pays de distribution d'eau potable destinée à la consommation, celle-ci passant de 1,2 milliard de mètres cubes en 1999, à 3,5 milliards aujourd'hui», note OBG. Le rapport souligne que la poursuite des investissements dans ces dernières infrastructures revêt une importance particulière dans la mesure où les ressources renouvelables d'eau douce intérieures diminuent. Elles sont passées de 962 m3 par habitant en 1962 à moins de 290 en 2014, selon la Banque mondiale, ajoute OBG. Malgré la priorité accordée à l'investissement public dans le secteur des ressources en eau, «il se pourrait que l'Etat se tourne vers le secteur privé pour une participation au financement de projets de sécurité hydrique, comme il l'avait fait pour les stations de dessalement de Magtaa et d'El Hamma». OBG argumente cette option, par le doublement l'an dernier de la dette publique, qui s'est élevée à 20,36% du PIB et le besoin d'investissements exprimé en matière d'infrastructures de distribution.