Pour assurer la sécurité en eau potable du pays et mettre un terme au déficit hydrique, le gouvernement algérien a mis en place, depuis le début des années 2000, un important programme de dessalement d'eau de mer pour mobiliser cette denrée rare et indispensable à la vie et à toute activité économique. Cet ambitieux programme porte sur la réalisation de 43 unités de dessalement d'eau de mer, dont 30 stations monobloc et 13 mégas stations dans le nord du pays, en vue de produire 2,26 millions de m3/j d'eau dessalée d'ici à l'horizon 2019, pour un montant d'investissement global de 3,4 milliards de dollars. A ce jour, 11 de ces stations de dessalement sont opérationnelles et deux sont en cours de réalisation, celles de Ténès et d'Oran. Cette dernière est la plus grande de ce programme et est au stade d'essai, en prévisions de sa mise en service au mois de septembre prochain, voire en octobre. Les stations déjà en exploitation sont la station de dessalement d'Arzew (Kahrama), mise en exploitation en septembre 2005, qui alimente la région d'Oran avec une capacité de 88 000 m3/jour, la station de dessalement d'Alger (Hamma) entrée en production en mars 2008 avec une production de 200 000 m3/jour, l'usine de Skikda avec une capacité de 100 000 m3/jour, opérationnelle depuis mars 2009, l'usine de Béni-Saf avec une capacité de 200 000 m3/jour, mise en service en octobre 2010. Les autres exemples d'usines sont celles de Souk Tlata avec une capacité de 200 000 m3/j, entrée en production avril 2011, de Fouka (Tipasa) avec une capacité de 120 000 m3/j, opérationnelle depuis le mois de en juillet 2011, et celle de Mostaganem avec une capacité de 200 000 m3/j, entrée en production octobre 2011. La décision de multiplier les unités de dessalement d'eau de mer a été, rappelons le, prise en 2001, avec notamment la création de l'AEC (Algerian Energy Company) par les Groupes Sonatrach et Sonelgaz, en concentrant son champ d'action dans le dessalement d'eau de mer en partenariat avec des étrangers. En effet, le besoin en technologie pour la réalisation de ces projets d'envergure a nécessité le recours à des partenariats avec des firmes internationales choisies aux termes d'appels d'offres internationaux. Ces projets sont réalisés en partenariat avec notamment des firmes espagnoles (Befesa, Inima Aqualia, Geida), Sud-Africaines (Black and Watch), Malaisiennes (Malakof), Singapourienne(Hyflux), et Américaine (Ge Ionics).
492 millions de dollars pour la station de Magtaa La station d'El Hamma reste la plus importante station de dessalement d'eau de mer en Afrique avec une capacité de 200 000 m3/jour. Celle de Magtaa à Oran, en cours d'essais actuellement et réalisée avec une entreprise indonésienne entrera en vigueur d'ici septembre ou octobre. Considérée comme l'une des plus grandes stations dans le monde avec sa capacité de production de 500 000 m3 par jour, elle assurera l'autosuffisance en eau potable à la wilaya d'Oran qui a beaucoup souffert d'un stress hydrique, et dont les besoins en eau potable sont estimés à 325 000 m3 par jour. La ville d'Oran qui ne dispose pas de ressources hydriques, à l'exception de quelques nappes souterraines pourra donc exporter l'excédent de 150 000 m3/jour vers d'autres wilayas voisines. Cette méga station de Magtaa occupe une superficie de 17,4 hectares, et le coût d'investissement est de l'ordre de 492 millions de dollars. Faut-il rappeler que le choix d'implanter cette méga station à Oran répond à la faiblesse de sa pluviométrie et de sa pauvreté en ressources en eau. L'Algérie et pour mettre un terme aux problèmes au quotidien de l'alimentation en eau potable (AEP), de la mobilisation de l'eau pour les secteurs de l'agriculture et de l'industrie a mis tous les moyens pour mobiliser cette ressource à travers la construction de barrages dont la capacité est de 7 milliards de m3. Actuellement la ressource stockée est de 5 milliards de m3. Des efforts en matière de raccordement des populations à l'AEP se poursuivent. Le taux de ce raccordement est aujourd'hui de 95% selon les responsables du ministère des Ressources en eau. La dotation moyenne de chaque citoyen est de l'ordre de 175 litres/jour actuellement contre 120 litres en 1999 et 30 litres en 1962. Assurer l'autosuffisance en ressources hydriques pour mettre l'Algérie à l'abri des aléas climatiques, reste le souci du gouvernement. B. A.