La grève dans le secteur de la santé publique, amorcée depuis plus de trois mois, est maintenue, et ce « jusqu'à la satisfaction entière de notre plateforme de revendications », a déclaré hier, au cours d'une conférence de presse tenue à Alger, l'intersyndicale de la santé publique. Toutefois, il a été décidé le gel des mouvements de contestation publics, dont un rassemblement prévu mercredi 17 mars, et ce en signe de « bonne foi », après que les responsables des syndicats aient été reçus, mercredi 10 mars, par un conseiller du président de la République. « Ce conseiller en relation avec les citoyens s'est engagé à transmettre nos doléances à "qui de droit", en nous assurant que nos revendications allaient être prises en charge », a affirmé le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), le docteur Mohamed Yousfi. Et même si aucune garantie « concrète » ne leur a été donnée, reste que les deux présidents syndicaux se disent « optimistes » quant au règlement de ce conflit qui n'a que trop duré. « Le président de la République, par le biais d'un médiateur qui nous a reçus, a prêté une oreille attentive à nos revendications. Tandis que le ministre de la Santé s'est montré méprisant à notre égard, nous n'avons d'ailleurs plus aucun contact avec la tutelle depuis le 3 mars dernier. De même, le Premier ministre n'a même pas daigné nous assigner l'un de ses collaborateurs afin de dialoguer avec nous. En sus, il fait occasionnellement des déclarations à l'emporte-pièce à notre sujet, ce qui prouve que nous n'existons pas pour lui », a déploré le docteur Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). De ce fait, cette « réception » par la plus haute instance du pays est qualifiée par les syndicats grévistes de « pas qualitatif dans le dialogue », qui appelle à « surseoir le rassemblement prévu mercredi 17 mars devant la présidence de la République, ainsi que des rassemblements régionaux, devant les sièges de wilaya », a expliqué le docteur Merabet. Ce gel des manifestations n'est, cependant, pas « un arrêt définitif », puisque, même si « un délai ou un ultimatum n'a pas été décidé », les médecins grévistes n'excluent pas de recourir encore une fois à ces démonstrations de contestation. « Nous nous fixons un délai raisonnable, tout en restant confiants et attentifs aux démarches, au déroulement des événements et à la suite qui sera donnée à cette prise de contact », a confié le Dr Merabet. « Nous aviserons avec l'évolution de la situation, et si aucune avancée n'a été enregistrée, nous reprendrons nos sit-in hebdomadaires », a-t-il ajouté.