A l'échelle nationale, des sit-in doivent avoir lieu devant les sièges des wilayas d'Oran, de Constantine, de Annaba et de Ouargla. L'intersyndicale des praticiens de santé publique reprend ses mouvements de protestation, et ce, en organisant un rassemblement le10 mars devant la présidence de la République. A la faveur de ce sit-in, les représentants des deux syndicats en grève demanderont à être reçus par un cadre de la Présidence, « afin d'interpeller le premier magistrat du pays quant au pourrissement qui prévaut dans le secteur sanitaire public en Algérie », ont déclaré, hier lors d'une conférence de presse, les docteurs Lyes Merabet et Mohamed Yousfi, respectivement président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). De même, à l'échelle nationale, des sit-in doivent avoir lieu devant les sièges de wilaya d'Oran, de Constantine, de Annaba et Ouargla. Les actions de contestation publiques avaient été suspendues « temporairement » dès l'ouverture du dialogue par les autorités, le 18 février dernier. « Toutefois, les réunions de conciliation n'ayant débouché sur aucune avancée ou concrétisation de nos revendications, nous nous voyons dans l'obligation de renouer avec les sit-in hebdomadaires, tout en maintenant le mot d'ordre de grève inchangé dans sa forme actuelle », ont expliqué les présidents syndicaux. D'autant plus que les autorités ne semblent pas vouloir « mettre du leur » afin d'assainir la situation et de mettre fin au blocage dans la santé publique. Ainsi, une réunion de conciliation, qui devait regrouper la semaine dernière le SNPSP et plusieurs instances, a tout bonnement été annulée pour cause d'absence des représentants de la Fonction publique et de l'inspection du travail. « Ce qui est proprement inadmissible », déplore le docteur Merabet. Les praticiens de santé publique, qui « sont lésés dans leurs droits », restent déterminés à se battre et à manifester leur mécontentement jusqu'à satisfaction totale de leur plateforme de revendications. « Et les plus grandes instances du pays reconnaissent elles aussi la légitimité de notre mouvement, que ce soit officiellement ou officieusement. Même celles qui avaient refusé de nous recevoir ou de dialoguer avec nous », assure le docteur Yousfi. « Inefficience des mécanismes de contrôle de l'activité complémentaire » Par ailleurs, les deux présidents de syndicat tiennent à réagir aux déclarations de l'instance syndicale des praticiens hospitalo-universitaires. Outre le retard du soutien apporté par ce syndicat à un mouvement qui dure depuis près de 3 mois, les docteurs Merabet et Yousfi s'étonnent « que ceux-ci se permettent de proposer des niveaux de rémunération pour des corporations qu'ils ne représentent pas ». De même, et « au-delà de l'incongruité de la démarche, ce qui nous révolte, c'est cette volonté de réduire nos revendications à de simples demandes d'augmentation salariale, et ce, en occultant la grave crise structurelle que vit notre système de santé », s'indignent-ils. Pour ce qui est de l'activité complémentaire, l'intersyndicale tient « à dénoncer les dérives et les abus », quant à ce qui est un puissant facteur de déstructuration du système de santé, d'autant plus qu'elle ne profite réellement qu'à une minorité de professionnels. « Les mécanismes qui sont censés veiller au respect de la réglementation en vigueur dans ce domaine ne sont d'aucune efficience », s'alarment les praticiens. En parallèle, le président du SNPSP, le docteur Merabet, a annoncé que le conseil national du syndicat se tiendra le 9 mars, à Alger, l'ordre du jour étant évidemment l'évaluation et les perspectives de la grève ouverte.