Le complexe sidérurgique d'El Hadjar a un nouveau directeur général. Retraité, Mohamed El Hadi Laskri qui assurait cette mission a quitté l'usine le 8 août, après une année d'exercice. Il a été remplacé par Maatallah Shemseddine, un jeune cadre de formation sidérurgique. Avant cette nomination, ce dernier occupait le poste de directeur des opérations au même complexe. C'est ce qu'indique une décision écrite et signée par le président du conseil d'administration, Habbèche Maâmar, un retraité du secteur bâtiment, dont El Watan détient une copie. Ce départ intervient au lendemain de la parution d'un article documenté sur ces mêmes colonnes (El Watan du 7 août) traitant de la situation financière catastrophique qui prévaut à Sider El Hadjar. En effet, outre un capital social négatif, ce dernier croule sous une dette de plus de 110 milliards de dinars. Pour assainir cette situation chaotique, l'Etat algérien doit éponger cette dette. Ces chiffres colossaux ont été déterminés par un plan de redressement établi par des experts financiers à la demande du nouveau ministre de l'Industrie, Mahdjoub Bedda. Contents, les sidérurgistes l'étaient au lendemain de l'annonce de cette nouvelle qui, semble-t-il, entame le début de la fin du recrutement des retraités et leur départ du complexe. «Nous sommes très contents de cette décision qui augure d'un bon présage pour l'avenir du complexe. Nous espérons que Bédiar Ali, le PDG du groupe Sider El Hadjar, un retraité du secteur du bâtiment, sera également concerné par une décision similaire au même titre qu'Ahmed Yazid Touati, l'actuel PDG du groupe Imetal, lui aussi un retraité de Batimetal», estiment des jeunes cadres de Sider El Hadjar. En effet, selon des sources proches de ce groupe, les retraités du bâtiment qui sont à la tête du groupe Sider et Sider El Hadjar ne sont pas spécialistes dans le domaine de la sidérurgie. «Tous issus du secteur du bâtiment, ils ne peuvent apporter aucune valeur ajoutée aux ressources humaines du complexe. La science du bâtiment n'a jamais servi celle de la sidérurgie. Donc, leur venue n'est pas liée à la mission principale, celle de la réfection du complexe d'El Hadjar. Elle pourrait être expliquée par la convoitise du riche patrimoine immobilier de la société, dont le site de Hydra (Alger) et les appartements et villas de Annaba», révèlent les mêmes sources. Ils auraient été désignés pour s'accaparer le patrimoine de Sider, réparti à l'échelle nationale sur injonction d'un politique et la bénédiction de l'ex-ministre de l'Industrie, Abdessalem Bouchouareb. Du côté du syndicat de l'entreprise, le temps est à la stabilité sociale. En effet, selon Amouri Noureddine, le jeune secrétaire général du syndicat de l'entreprise qui a confirmé le départ du désormais ancien directeur général : «Nous sommes également très heureux qu'un jeune sidérurgiste puisse diriger notre complexe. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, nous avons accordé à tous les sidérurgistes un don de 10 000 DA, un prêt de 20 000 DA et une augmentation de prime de scolarité qui de 2500 DA passe à 3000 DA/enfant scolarisé. Nous avons avancé aussi les salaires à la veille de l'Aïd El Adha.» Ainsi, la politique du nouveau ministre de l'Industrie et des Mines fait mouche dans le milieu des sidérurgistes à Annaba. En effet, aussitôt installé dans ses fonctions en remplacement à Abdessalem Bouchouareb, Mahdjoub Bedda a frappé fort en mettant fin aux fonctions de cinq hauts cadres responsables au niveau de son département, dont Ali Oumellal et Haddouche, respectivement directeur général et directeur du secteur public marchand. «Nous souhaitons que des décisions similaires dans ce même contexte frapperont au niveau du groupe Sider et Sider El Hadjar où plusieurs retraités partiront et les jeunes cadres prendront les rênes du complexe», espèrent les jeunes cadres.