Il suffit qu'une unité de la plateforme pétrochimique éternue pour que le tout-Skikda se déclare enrhumé et les derniers incidents enregistrés au niveau de ladite plateforme ne sont pas pour rassurer. Ainsi, en l'espace d'un mois, la raffinerie de Skikda a été secouée par quatre incidents plus ou moins graves. Une fuite d'hydrogène et trois incendies sont donc venus nourrir la population dans ses appréhensions. Certains n'y voient, cependant, que de simples accidents mineurs qui se passent dans toutes les unités industrielles et dénoncent, à demi-mot, « l'acharnement » sur les installations de la raffinerie. D'autres, par contre, estiment que Skikda a déjà payé un lourd tribut et que ce genre d'accident ne devrait plus avoir lieu, vu la spécificité sensible de la zone pétrochimique. Les mêmes appréciations sont apportées au niveau du complexe de raffinage et les travailleurs restent partagés entre ceux qui dénoncent ces « records » d'incidents et d'autres qui crient plutôt à la manipulation. Néanmoins, force est de reconnaître que ces successions d'incidents ne sont guère pour rassurer et la situation devrait plutôt inciter à la réflexion et aussi à une réaction ferme des responsables de la raffinerie pour en éviter d'autres encore. Pour rappel, dans la nuit du 17 février dernier, vers minuit, un agent, qui effectuait à cette heure une ronde de surveillance, a détecté une fuite assez conséquente d'hydrogène au niveau des évaporateurs de l'unité Reforming pour la production d'essence. L'agent a donné l'alerte et l'intervention à temps a permis de circonscrire l'incident après la mise à l'arrêt de l'unité. Des sources proches de l'installation affirmaient alors que cette fuite était essentiellement due à la rupture d'un joint. Après cette fuite, la raffinerie allait de nouveau être propulsée au-devant des manchettes quand un incendie s'est mystérieusement déclaré à 14h sur les canalisations d'hydrocarbures non loin de l'unité de bitume. Il sera maîtrisé dans les minutes qui suivirent avant de réapparaître 24 heures après au même endroit. Ce carrousel ne s'arrêtera pas là, puisque un autre incendie, beaucoup plus grave, selon des travailleurs de la raffinerie, s'est de nouveau produit. Non pas loin des installations comme cela a été le cas pour les deux premiers incidents, mais bel et bien au niveau de l'unité Reforming, celle qui venait juste de démarrer après l'arrêt forcé dû à la fuite d'hydrogène. Cet incident s'est produit dans la matinée de dimanche dernier quand une fuite d'hydrocarbure due à une défaillance d'un joint a servi, selon des employés de la raffinerie, à attiser les flammes. Là encore, l'intervention des agents de la raffinerie a permis d'éviter la propagation des flammes. Conséquences directes de ce dernier incident, l'unité Reforming pour la production des essences a été une fois encore mise à l'arrêt, le temps d'apporter les réparations nécessaires. Un fait qui prive la raffinerie de Skikda d'un de ses deux moyens de production des essences, destinées globalement aux besoins du marché local. Néanmoins, des sources sûres affirment que l'approvisionnement ne sera nullement perturbé, puisque la deuxième unité reste fonctionnelle en plus des quantités assez importantes déjà stockées. Il reste à mentionner qu'on aura beau disposer de tous les stocks, on ne pourra jamais rassurer une population qui vit encore le douloureux souvenir de l'explosion du GNL.