Bloquer la route à la circulation automobile semble le seul moyen auquel recourent les citoyens des communes de la wilaya de Boumerdès pour faire valoir leurs droits. Hier, près de 500 jeunes ouvriers, recrutés dans le cadre du dispositif du Contrat d'insertion et de formation (CFI), ont bloqué la RN12, à hauteur de la ville de Naciria, en signe de protestation contre le retard mis par la direction de l'emploi pour le versement de leurs salaires. Les manifestants ont bloqué avec des blocs de pierre et d'autres objets hétéroclites la route, provoquant un immense embouteillage. Les automobilistes empruntant cette importante voie ont été contraints de faire un détour par les axes secondaires pour éviter les manifestants et afin de rejoindre leur destination. Cette action intervient une journée après celle menée sur le même axe par d'autres embauchés du CFI, de la commune de Bordj Ménaïel. Ces derniers, qui réclament le versement de leurs salaires des trois derniers mois, ont paralysé la même voie durant plus de quatre heures. Certains manifestants s'en sont même pris aux automobilistes qu'ils ont rackettés à la faveur de l'obscurité, selon plusieurs témoignages. Les forces antiémeute, mobilisées pour la circonstance, n'ont pu libérer la route et disperser la foule que dans la soirée. Aujourd'hui, le dispositif d'emploi, susmentionné, mis en place pour juguler le chômage, est devenu, selon certains élus, un véritable cadeau empoisonné pour les communes. Dans la municipalité de Bordj Ménaïel, pas moins de 440 ouvriers ont été recrutés dans le cadre dudit dispositif, mais ils n'ont été payés qu'après trois mois de travail et en organisant plusieurs actions de rue.