Mis en place dans le cadre de “la nécessité de rompre avec le traitement social du chômage pour passer à la promotion de l'emploi et l'insertion des jeunes, tous niveaux confondus, dans le monde du travail”, le nouveau dispositif d'aide à l'insertion professionnelle, (DAIP), régi par le décret exécutif du 19 avril 2008, présente, certes, certains avantages par rapport aux précédents dispositifs tel que les CPE, l'Esil, l'AIG… mais ne semble guère, au vu des dispositions qu'il contient, constituer la solution attendue par les jeunes chômeurs puisqu'il n'est pas du tout de nature à mettre fin à leur précarité. Dans un document présenté lors du dernier conseil de wilaya à Tizi Ouzou, il est noté que ce nouveau dispositif vise à favoriser l'insertion professionnelle des jeunes et promouvoir l'emploi à travers des programmes de formation-emploi et de recrutement à travers trois types de contrats destinés à trois catégories différentes de primo-demandeurs d'emploi dont la tranche d'âge se situe entre 18 et 35 ans. Le premier, à savoir le contrat d'insertion des diplômés (CID), est destiné aux jeunes diplômés de l'enseignement supérieur et les techniciens supérieurs issus des établissements nationaux de formation professionnelle, alors que le second, à savoir le contrat d'insertion professionnelle (CIP), est destiné aux jeunes sortants de l'enseignement secondaire, des centres de formation professionnelle ou ayant suivi un stage d'apprentissage. Quant au troisième type, à savoir le contrat de formation-insertion (CFI), il est destiné aux jeunes chômeurs sans formation ni qualification. Ces derniers sont placés soit dans les chantiers de travaux divers initiés par les collectivités locales ou par les différents secteurs d'activité soit en formation auprès de maîtres artisans. Pour bénéficier de ce dispositif, qui n'est à vrai dire que le réaménagement des précédents, les mêmes conditions d'éligibilité ont été reconduites pouvons-nous constater à travers le document de la wilaya. La nouveauté de cette nouvelle formule se situe principalement, est-il souligné, dans les rémunérations et les bourses accordées à ces jeunes nouvellement insérés dans le monde du travail. Pour les contrats d'insertion de type CID, la rémunération est de 12 325,50 DA pour le poste universitaire et de 10 192,50DA pour le poste de technicien supérieur alors que pour le contrat de type CIP la rémunération est de 6 139,80 DA dans le secteur administratif et de 8 015,85 DA dans le secteur économique. Quant au contrat de type CFI, une bourse mensuelle de 4 000 DA est accordée au jeune inséré. Il est à noter que si une petite évolution est enregistrée en ce qui concerne la rémunération, les durées de ces contrats d'insertion demeurent d'une année non renouvelable dans le secteur économique, d'une année renouvelable une seule fois à la demande de l'employeur dans le secteur des institutions et administrations publiques, d'une année non renouvelable pour les formations auprès de maîtres artisans et le temps que durera le chantier pour les jeunes placés dans les chantiers initiés par les collectivités locales. C'est bien évidemment cette limitation des contrats qui donne le caractère précaire à ce dispositif tout comme cela a été d'ailleurs le cas avec les anciens dispositifs qui n'ont fait que contribuer à revoir à la baisse les statistiques sur le chômage et à ouvrir toutes les portes à l'exploitation tout en maintenant la précarité intacte. Mais au yeux de ses concepteurs, ce dispositif n'est pas destiné à recruter massivement et d'une façon permanente mais de permettre à un plus grand nombre de jeunes de bénéficier d'une première expérience à faire valoir sur le marché du travail car devenue indispensable, et même une exigence, de tout employeur. Toutefois, contrairement aux anciens dispositifs dans le cadre desquels la répartition se faisait suivant la logique des quotas, dans ce nouveau dispositif il est plutôt prévu une batterie de mesures incitatives au recrutement donc dont peuvent bénéficier les employeurs disposés à recruter des jeunes insérés dans le cadre de ce dispositif. Ces employeurs bénéficient d'une réduction de l'IRG et de l'IBS comme prévu par l'article 59 de la loi de finance 2007 et aussi d'un abattement de la quote-part patronale de cotisation à la sécurité sociale au titre de chaque demandeur d'emploi recruté. Les jeunes insérés dans le cadre des CID ou CIP peuvent aussi bénéficier de contrats dits de formation emploi, financés à hauteur de 60 % par le dispositif pendant une période de six mois dans le cas où l'employeur s'engage à recruter le bénéficiaire à l'issue de la formation ; et les recrutements des jeunes placés en contrat d'insertion auprès des entreprises publiques et privées donnent lieu à une contribution de l'Etat aux salaires dans le cadre d'un contrat de travail aidé CTA. Samir LESLOUS