Pour bénéficier d'un fauteuil roulant, il faut être assuré. Pour postuler à une voiturette à moteur, il faut avoir un travail. Ce qui n'est guère donné à tous les handicapés. Les handicapés moteurs d'Akbou se sont retrouvés, samedi dernier, à la crèche communale pour assister aux festivités concoctées par leur association intitulée « Espoir » à l'occasion de la célébration de leur journée nationale coïncidant avec le 14 mars. Une exposition de bijoux berbères signés Azrou Sofiane, du matériel orthopédique de l'ONAAPH, des conférences traitant de leur cas animées par une psychologue, des représentants de la sûreté de daïra et de la protection civile d'Akbou, ont été au programme. Da Merzouk, poète, taquinera la muse, une troupe d'Idhabalen détendra l'atmosphère et un disc-jockey enflammera carrément la scène, au grand bonheur de l'assistance nombreuse. « Notre souci majeur consiste à aider nos 450 adhérents, dont 75 filles, à résoudre les problèmes pour lesquels ils nous sollicitent. Quatre d'entre eux, âgés entre 12 et 27 ans, sont handicapés moteurs à 100%. Nous sommes tenus de subvenir à leurs besoins. Nous ne pouvons que remercier, au passage, les commerçants d'Akbou pour leur contribution dans ce sens » a déclaré Kamel Isdiken, président de l'association. Mais le plus important objectif pour notre interlocuteur concerne l'insertion socioprofessionnelle des handicapés. « Pour bénéficier d'un fauteuil roulant, il faut être assuré. Pour postuler à une voiturette à moteur, il faut, en plus de l'assurance, travailler. Ce qui n'est guère donné à tous les handicapés qui, pour commencer, doivent se rapprocher de nous ou de l'APC pour constituer un dossier d'affiliation à la CNAS », nous fera-t-il remarquer. Djamal Amri, le secrétaire général de l'association, acquiesce et explique : « je suis diplômé en comptabilité et à la recherche d'un emploi depuis des années, en vain. A 45 ans, je suis marié et père d'une fille en bas âge mais je n'ai jamais eu la chance de travailler de ma vie ». L'handicapé serait-il regardé d'un œil dédaigneux par les employeurs ? « Personnellement, j'ai la chance de travailler, certes, mais après une longue et harassante bataille livrée aux administrateurs. C'est sûr, ce n'est guère facile pour nous », affirmera M. Isdiken qui aimerait bien que l'Etat se penche sérieusement sur leur cas pour leur proposer du travail en postes aménagés dès lors que l'allocation de 4000 DA qu'ils perçoivent n'est guère suffisante pour des personnes nécessitant des besoins particuliers. « Nous sollicitons auprès des responsables locaux un véhicule ainsi qu'une subvention financière qui nous permettra d'être plus efficaces sur le terrain », ajoutera le président de l'association. Celui-ci ne manquera pas d'informer les handicapés en général de l'ouverture d'un cybercafé à Sidi Ali et les invite à venir se connecter sur Internet gratuitement. Un premier acquis pour l'association Espoir, en attendant d'autres.