Messieurs le professeur Dourari, le rédacteur de l'article paru en page 5 et les lecteurs d El Watan Week-end. Mes premiers commentaires se limitent d'abord à certaines remarques primaires sous forme de questions, précisions ou demandes de clarifications qui peuvent éclairer les esprits des lecteurs et faciliter toute critique constructive de cet article et aborder ce sujet qui est d'une importance capitale. 1- Pour El Watan Week-end 1-1. Le fait d'éliminer trois paragraphes importants de l'interview et inviter les lecteurs de les consulter sur le Web diminue énormément l'information des lecteurs (plusieurs lecteurs ne possèdent ou ne maîtrisent pas cet outil informatique) et l'importance même de ce sujet, car : Le premier paragraphe traite de l'enseignement du français et de l'arabe et la relation de ce dernier avec l'enseignement des courants islamiques conservateurs et éclairés. Le deuxième paragraphe aborde la maîtrise de l'arabe et du français et l'échec du système éducatif. le troisième paragraphe propose l'approche d'une réforme du système éducatif. 1-2. La bio express est très pauvre. Elle oublie ou évite de citer par exemple la date de naissance du professeur Dourari (donnée qui permet de situer la génération de la personne concernée), le lieu et le déroulement de sa formation scolaire (primaire, secondaire et supérieur). 1-3. Différence importante entre le texte du web et le texte du journal, d'où l'impossibilité de savoir la formulation du professeur Dourari. Par exemple la réponse du professeur Dourari sur la première question de l'interview : a) Sur le Web on lit : la politique linguistique des Etats du Maghreb avait comme but déclaré de s'opposer au colonisateur. La culture et l'identité françaises y sont restées pendant 132 ans avec ses dimensions linguistiques (le français) et religieuse (le christianisme). Les militants nationalistes algériens ont voulu opposer à l'identité... b) Sur le journal, la réponse commence par : les militants nationalistes algériens ont voulu opposer à l'identité... 1-4. Mes commentaires seront donc basés sur le texte du journal. 2- Pour le texte du professeur Dourari : 2.1-Précisions : Les élites en charge de l'Etat n'ont jamais décidé que tout le monde devait parler la langue arabe littéraire. Ainsi, le chaoui, le kabyle, le mozabite, le targui, etc., ont toujours parlé librement leur langue. Par contre, les élites en charge de l'Etat ont décidé que tout le monde (élèves, fonctionnaires et même travailleurs) devrait apprendre l'arabe littéraire en vue de son utilisation dans les domaines : intellectuels, administratifs et même politiques. L'arabe parlé est utilisé dans tous les pays arabes avec des nuances dans la prononciation, le vocabulaire et les mots et phrases prises d'autres langues locales, orientales et occidentales. En outre, même dans les pays développés avec des langues évoluées (France, Allemagne, Angleterre, etc.), la langue littéraire n'est utilisée que dans les domaines intellectuels et administratifs ; sinon dans un même pays, les langues parlées dialectales et populaires se différencient d'une région à l'autre et n'ont rien à voir avec la langue littéraire. Jusqu'à preuve du contraire, la politique linguistique algérienne a utilisé, depuis l'indépendance et jusqu'à ce jour et avec prépondérance, la langue française dans l'administration et a privilégié aussi dans les écoles la langue française par rapport aux autres langues de savoir scientifique moderne et universel (comme l'anglais, l'allemand, l'espagnole, etc.). 2.2- Questions : Pourquoi l'utilisation de l'expression « l'arabe scolaire » à la place de l'expression usuelle « l'arabe littéraire » comme on dit « le français littéraire » et pas le français scolaire et aussi « Hochdeutsch » et non pas « die Unterrichtsprache » ? D'après vous, quelle est la langue à utiliser dans l'administration et l'école et qui ne crée pas de conflits par rapport aux langues maternelles et par rapport aux langues du savoir scientifique ?