« Yamina », pièce de théâtre de la coopérative « Warchat El Bahia » (Oran), a laissé une bonne impression, mercredi dernier, chez le public du théâtre régional de Sidi Bel Abbès. Mis en scène par Adar Mohamed à partir d'un texte de Djamel Serir et Samir Rais, adapté de l'œuvre du dramaturge tunisien Azedine Madani, le spectacle s'est distingué par un jeu fluide et généreux interprété par Malika Youcef (Chadliya) et Wahiba Adnane (Yamina). La lente montée en puissance, les violents échanges entre Yamina et sa belle-mère Chadliya autour de la condition de la femme, à l'échelle du couple, n'ont pas laissé insensibles les spectateurs qui ont eu droit à un spectacle prégnant. Lors du débat consacré à la pièce, de nombreux intervenants ont d'ailleurs salué la performance des deux comédiennes et ce, malgré la difficulté du texte. « On s'attendait à plus d'audace de la part de Adar au vu notamment de l'énergie extraordinaire que dégageaient les deux personnages Yamina et Chadliya », a regretté cependant Fethi Kafi, jeune metteur en scène. D'autres intervenants ont relevé la gestion rationnelle de l'interprétation et la cohérence du spectacle. « Faire plaisir au public, lui donner à réfléchir sur les raisons qui font que la femme est en quête perpétuelle de liberté, tel est le but recherché par Yamina », estime le metteur en scène. « Bahr el hob », de l'auteur et metteur en scène Méliani Mohamed Mourad, présentée le jour même, retrace l'histoire d'un amour incertain entre Mimoun (marin) et Houria qu'incarne Lila Bezaïd. Sur scène, quatre marins surfent, à quai, sur des sujets aussi complexes que l'amour et l'amitié. L'histoire se conclut par un naufrage. La troupe El Anouar de Hammam Bou Hadjar (Aïn Temouchent) n'a pas été épargnée par les critiques même si, pour certains, il s'agit là d'une expérience à encourager dans une région ne disposant pas de réelles traditions théâtrales. « Gorgée de répliques, dans un décor figé et peu fonctionnel, « Bahr el hob » pouvait faire mieux avec une structure dramaturgique plus solide et un texte moins lourd », note Bouadjaj de la coopérative la Scène d'Or. Il considère toutefois que « la troupe est en train de se construire et que le spectacle demeure perfectible ». Pour le metteur en scène Méliani Mourad, orthophoniste de formation, la pièce est le fruit d'un travail d'atelier. Selon lui, « Bahr el hob » est une histoire presque véridique du naufrage d'une chaloupe au lieu-dit El Hadjra, près de Bouzadjar. Aujourd'hui, deux spectacles sont au programme, « Errihla 02 » de la coopérative Kanki (Mostaganem) et « Holm Rayr Matkoub » de la troupe Masrah Laghouat.