Colonisation française, conflit sahraoui, cause palestinienne, UMA, conflits sociaux, bilan du précédent quinquennat, corruption, terrorisme… Le secrétaire général sortant du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a brassé large, évoquant tous les sujets, sans pour autant s'étaler sur les questions essentielles. Une longue allocution dans laquelle il a présenté un « bilan satisfaisant » de la « grande » contribution de son parti à la réussite du programme de réformes et de développement conduit par le président Bouteflika, également président d'honneur du FLN. Rappelant la triste crise qui a failli emporter le parti en 2005, marquée par des dissensions internes qui persistent toujours, M. Belkhadem assure que le FLN a retrouvé sa « cohésion » et sa « stabilité » et que le vent de la discorde est « passé et dépassé ». Pourtant, des cadres militants ont dénoncé, par voie de presse, des « irrégularités » qui ont émaillé la préparation des congrès régionaux, marqués par « l'exclusion » de certains partisans issus de l'ancienne direction de Ali Benflis, destitué en 2004. Usant de formules arabes lyriques pour vanter les mérites de la direction actuelle issue du fameux 8e congrès réunificateur de 2005, M. Belkhadem considère ce congrès comme « une nouvelle étape dans le processus de consolidation des caractéristiques du parti ». Des caractéristiques qui « englobent à la fois l'adaptation politique et la vision prospective dont les fondements trouvent leur essence dans les référents historiques du 1er Novembre 1954 ». Associant le sigle du parti à celui du FLN historique, M. Belkhadem se fait « un devoir » de dénoncer, comme à l'accoutumée, la colonisation française, exigeant encore une fois de la France officielle « une reconnaissance de ses crimes coloniaux commis en Algérie et des excuses au peuple algérien ». Du déjà entendu ! Mais pour Abdelaziz Belkhadem, l'occasion est propice pour renouveler une « telle exigence », qui est loin d'être satisfaite. La proposition de loi incriminant la colonisation a été initiée par des députés du FLN. Une proposition qui ne semble pas bénéficier d'un large soutien des parlementaires du FLN d'abord et de la majorité présidentielle ensuite. M. Belkhadem n'en a cure. Il relève l'importance de cette repentance, rappelant le dur combat mené par le peuple algérien pour mettre un terme au colonialisme. Dans ce sillage, il exprime le soutien du FLN à la lutte du peuple sahraoui pour son autodétermination. Comme il appelle les factions palestiniennes à unir leurs rangs pour « contrecarrer le plan sioniste visant à la judaïsation d'El Qods El Charif ». M. Belkhadem dit aussi soutenir la Syrie dans son combat pour récupérer le plateau du Golan, territoire occupé par Israël. Evoquant les questions d'actualité nationale, M. Belkhadem promet que le FLN ne ménagera pas ses efforts pour combattre la corruption. Abordant les conflits sociaux, il vante le rôle de son parti dans l'ouverture du dialogue pour la résolution des conflits socioprofessionnels, notamment dans le secteur de la santé en grève depuis plusieurs semaines. Un secteur dirigé par un ministre du FLN. Serein et souriant à l'ouverture des travaux, M. Belkhadem semble avoir garanti en amont sa réélection pour un deuxième mandat au poste de secrétaire général. Alors qu'il prononçait son discours, des congressistes l'appelaient pour un deuxième mandat. Un signe qui ne trompe pas. Surtout qu'il a déjà le soutien du président Bouteflika auquel il reste fidèle. D'ailleurs, dans un message aux congressistes, lu en son nom par le secrétaire général de la présidence de la République, Habba El Okbi, le président Bouteflika a loué les exploits de la direction du parti conduite par A. Belkhadem. « Conscient et responsable, le FLN mène aujourd'hui la progression de la construction et de l'édification aux côtés d'autres partis nationaux pour redynamiser le processus démocratique à travers un partenariat politique et une concurrence loyale à tous les niveaux lors des échéances nationales, conformément à l'esprit de la Constitution, aux lois de la République et aux usages internationaux », a souligné le chef de l'Etat. La nouveauté de ce 9e congrès est le retour aux anciennes appellations des structures du parti, à savoir le bureau politique et le comité central, supprimées lors du congrès rassembleur de 2005. Comme à l'époque du parti unique.