Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, s'est dit opposé à un éventuel durcissement de la loi pour la lutte contre la corruption. Il a déclaré, lors d'un point de presse qu'il a animé hier au siège de son parti, que « combattre toutes les formes de corruption ne passe pas seulement par des lois. L'arsenal juridique en vigueur est suffisant pour faire condamner ceux qui se rendent coupables d'actes de corruption ». La meilleure manière de lutter contre ce fléau, selon Belkhadem, consiste à « actionner les organes de contrôle populaire, politique et sécuritaire, et l'Etat n'a pas besoin de grandes réformes pour pouvoir lutter contre la corruption ». « Ça passe aussi par la transparence. » Le premier responsable du FLN a appelé à la sérénité dans cette lutte. Il a insisté sur la nécessité de « protéger les cadres et gestionnaires intègres et éviter qu'un climat de suspicion ne paralyse les bonnes volontés ». En parlant toujours de la corruption, qui a défrayé la chronique depuis quelque temps, Abdelaziz Belkhadem a refusé de commenter les propos tenus pas son collègue au gouvernement, Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, qui avait déclaré au quotidien Liberté que « la corruption est inévitable ». Belkhadem a esquivé la question sous prétexte qu'il n'a pas lu l'interview de Temmar. La position du parti de Belkhadem sur la manière avec laquelle est menée la lutte contre la corruption laisse apparaître des divergences au sein du gouvernement. Le secrétaire général de l'ex-parti unique est allé jusqu'à réclamer un remaniement gouvernemental à sa manière, bien évidement, en disant : « Il faut faire la différence entre la rumeur et l'information. Certaines personnes cogitent à ce sujet, ça peut être vrai comme ça peut être faux. Mais il faut qu'il y ait un remaniement gouvernemental et celui qui a pris le train doit descendre ! » Evoquant la composante du bureau politique de son parti, Belkhadem a reconnu « une part de subjectivité dans le choix des hommes et une alchimie qu'il faut respecter. Nous avons tenu compte des régions du pays ». L'actuel BP est composé de quinze membres. De l'ancienne direction politique, il n'en a gardé que deux, Mohamed Alioui et Amar Tou. Belkhadem a « sacrifié » ses anciens compagnons, Saïd Bouhadja, Abdelkrim Abada et Salah Goudjil. Ces deux derniers sont « catalogués » au sein du FLN comme étant des partisans de l'ancien secrétaire général du parti, Ali Benflis, qu'il faut « éliminer ». Mais Belkhadem a justifié son choix par le fait que « chaque étape a besoin d'une nouvelle équipe ». Par ailleurs, Abdelaziz Belkhadem, qui a l'habitude de discourir de long en large sur les questions d'actualité, a préféré ne pas trop s'avancer. C'est le cas, concernant le projet de loi portant criminalisation du colonialisme. Il s'est contenté de dire que « le vrai problème est dans l'appellation. Je préfère qu'on parle de colonisation de peuplement qui est un crime en soi ». Il a adopté la même attitude sur la polémique provoquée par le passeport biométrique. « Je crois que le ministre de l'Intérieur était clair à ce sujet », s'est-il contenté de dire. Le dernier livre de Saïd Sadi semble ne pas susciter l'intérêt du chef du FLN. Aucun commentaire de sa part. Quant à la sortie médiatique de Ferhat Meheni, le SG du FLN a juste déclaré que son parti est « attaché à l'unité du peuple et du pays ».