La 3e session ordinaire du conseil national du FLN s'est ouverte hier à l'hôtel El Aurassi. Sans surprise ! Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du parti, aura brillé par son long discours d'ouverture, qui n'avait cependant rien d'extraordinaire. Durant plus de deux heures, M. Belkhadem se vantait de la place du FLN dans la société, dans l'échiquier politique national et au sein de l'Etat. « Le FLN est la locomotive du pays » ; « ceux qui le ciblent, ciblent l'Algérie » ; « c'est avec le programme du FLN que l'Algérie a arraché son indépendance et c'est grâce à son programme que l'Algérie s'est construite » ; « lorsque le FLN retrouve sa sérénité, le pays est en paix » ; « le FLN est la première force politique du pays », disait-il. Le premier responsable de l'ex-parti unique n'a pas tari d'éloges sur son parti, le considérant comme le seul et unique héritier de la révolution nationale. Et encore, M. Belkhadem affirme que « le FLN n'est pas comme les autres ». Car à chaque fois qu'il est secoué par une crise interne, il s'en sort « renforcé et plus soudé ». Il souligne, à l'occasion, que le parti a retrouvé son calme et sa stabilité et que les difficultés rencontrées dans l'installation d'une dizaine de mouhafadha ont été aplanies. Aujourd'hui, le FLN est, insiste-t-il, plus que jamais « uni et unifié » pour assurer « la victoire » du candidat Abdelaziz Bouteflika lors de la prochaine élection présidentielle qu'il voit d'ores et déjà « démocratique et transparente ». Par son biais, le conseil national du parti a exprimé son soutien à la candidature –- non officielle pour le moment – du président Bouteflika. M. Belkhadem a argué que ce soutien procède du souci de « renforcer la stabilité et la sécurité de l'Algérie, consolider sa place dans le concert des nations et œuvrer à la prospérité de son peuple ». Le principal objectif de sa formation reste ainsi de mobiliser les instances du parti pour une bonne préparation de l'élection présidentielle et pour assurer un taux élevé de participation des électeurs au scrutin. Le parti envisage même de mettre en place une « stratégie » de communication et d'information pour redorer l'image de celui qu'il a soutenu durant ces dix dernières années. Le SG du FLN appelle dans ce contexte à une campagne pour la présidentielle « dans un esprit de compétition entre les programmes et les idées loin de toute surenchère ». La réussite de cette campagne, selon lui, y va de la participation active des deux autres partis de l'Alliance, à savoir le RND et le MSP. Défendant corps et âme le bilan des deux quinquennats du président Bouteflika, M. Belkhadem s'est échiné à énumérer les principaux projets de développement en cours, considérant ainsi que le chef de l'Etat a réussi à relancer le processus de l'édification nationale après la décennie noire. Se targuant d'avoir concrétisé le projet de la révision constitutionnelle partielle, longtemps réclamée par son parti, M. Belkhadem réitère la revendication du FLN d'une révision plus profonde de la Constitution par voie référendaire. Une révision qui devrait, à ses yeux, « conférer davantage d'efficacité et de stabilité aux institutions ». Le SG du FLN n'a pas manqué l'occasion de revenir sur l'affaire du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni, arrêté à Marseille et placé sous contrôle judiciaire depuis le 14 août dernier. M. Belkhadem a ainsi appelé les autorités françaises à libérer le diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni. Il a en outre demandé à ce que l'on inflige des « peines sévères » à ceux qui ont profané les tombes du carré musulman du cimetière militaire de Notre-Dame-de-Florette, près d'Arras (nord de la France). Et pour fermer la parenthèse française, le premier dirigeant du FLN a réaffirmé que son parti exige toujours de la France officielle de présenter ses excuses au peuple algérien pour les crimes commis par la France coloniale. M. Belkhadem a débordé sur la question palestinienne et le conflit sahraoui, réitérant l'attachement de sa formation au droit onusien à l'autodétermination des peuples. Le soutien de l'Algérie à la cause sahraouie ne doit aucunement, souligne-t-il, affecter « les bonnes relations » avec le Maroc.