Le secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a profité de la cérémonie « Scopus Awards » de remise des prix aux enseignants-chercheurs et aux chercheurs permanents algériens ayant fait le plus de publications, organisée par la direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique avec la société néerlandaise Elsevier pour honorer 11 chercheurs algériens, soulignant que son département « s'attelle à la mise en place d'organes et de mécanismes d'évaluation interne et externe de la recherche scientifique et du développement technologique, prévus par les textes législatifs et réglementaires ». Dans ce cadre, il a affirmé : « Le ministère s'apprête à installer, incessamment, le Conseil national d'évaluation, composé de représentants de la communauté scientifique, d'experts et de représentants des secteurs socioéconomiques ayant une relation avec les activités de recherche. » Il lui sera associé des compétences scientifiques algériennes exerçant dans des institutions de recherche à l'étranger, afin d'apporter leurs expériences et avis critiques. Aourag Hafid, directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique, donnera quelques indications sur la recherche en Algérie. Il note « une forte croissance du nombre de publications relatives aux résultats de la recherche, ces dix dernières années, grâce à la promulgation de deux lois : la loi quinquennale sur la recherche 1998-2002 et la loi 2008-2012 ». Elles ont permis de mettre en place des laboratoires de recherche, « une notion essentielle pour l'organisation de la recherche et pour mettre en synergie l'ensemble des chercheurs ». La politique de recherche, qui sera menée, tendra vers la pleine participation des enseignants-chercheurs à l'effort national de recherche, soit l'implication à l'horizon 2012 de plus de 28 000 enseignants-chercheurs. Aujourd'hui, l'Algérie possède 789 laboratoires et 21 000 chercheurs. La France a 12 000 laboratoires et 275 000 chercheurs. « Nous sommes encore très loin. Il faut atteindre une masse critique pour parler d'excellence et mettre en place un système national d'excellence », met-il en exergue. Il a constaté que les universités en sciences technologiques mobilisent le plus de chercheurs. Les universités qui émergent sont l'USTHB, Constantine, Oran, Tlemcen, Sidi Bel Abbès et Sétif. 25% de la production scientifique proviennent du domaine de la physique, 21% de la chimie et 13% de la science de la vie. Le retour du thème de la recherche répond à des préoccupations que l'on peut retrouver dans le discours des scientifiques et des entrepreneurs, aussi bien que dans celui des politiques. Antérieurement à cette période, les préoccupations étaient davantage centrées sur les questions de l'enseignement et de l'adéquation formation-emploi en vue d'encadrer et de maîtriser des capacités de production d'usines importées « clé en main ». L'université se consacrait pour l'essentiel à des missions de formation et était restée à l'écart de la problématique de la recherche-développement et de l'innovation. L'avance de l'Algérie dans les disciplines technologiques, citées plus haut, est peut-être purement statistique, car notre pays a mal intégré le mouvement de renouvellement scientifique et technologique qui s'est produit vers la fin des années 1990. L'Algérie n'a que peu tiré profit de la révolution informatique et numérique. Si elle commence à rattraper son retard infrastructurel depuis 2003, elle reste essentiellement un pays consommateur de TIC sans véritable politique d'appropriation des nouvelles technologies. Or, la transformation de l'économie nationale et de la société algérienne proviendra des effets multiplicateurs découlant de l'utilisation effective des technologies de l'information et de la communication.