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L'approche pharmaco-économique, une solution dans la définition d'une politique pharmaceutique
Publié dans El Watan le 05 - 11 - 2017

Les journées de la Société algérienne de pharmacie hospitalière et oncologie (Sapho), qui se tiennent depuis le 4 novembre, et jusqu'à demain, nous offrent l'opportunité d'aborder une thématique pas trop connue en Algérie et faiblement exploitée : il s'agit de la pharmaco-économie.
Notons d'abord que l'Algérie vit une profonde et intense transition épidémiologique traduite par le développement des maladies chroniques et non transmissibles (diabète, cancers, maladies cardio-vasculaires, santé mentale…), dont les conséquences économiques et financières pèsent lourdement sur les capacités financières de l'Etat à travers les budgets (médicaments) des établissements publics de santé, sur les équilibres financiers des organismes en charge de l'assurance-maladie (CNAS et Casnos et mutuelles) et sur les revenus des ménages les plus faibles économiquement. L'approche pharmaco-économique se positionne comme une solution à la maîtrise des coûts de leur prise en charge. Il est dommage et incompréhensible que le médicament soit parfois considéré comme un simple produit commercial. Il est totalement différent d'un produit économique quelconque. En fait, le médicament est une importante question médico-économique préoccupante pour tous les systèmes de santé. Il a la particularité d'avoir deux valeurs :
– Une valeur thérapeutique (curative et préventive)
– Une valeur économique (il a un coût).
Contrairement à d'autres produits, il a le statut particulier d'être à la fois un bien de santé (il guérit), un bien industriel (produit dans une usine), un bien économique/commercial (il se vend et s'achète) et un bien social (bien le plus partagé socialement). Pour le médicament, le prescripteur est un ordonnateur de dépenses et l'ordonnance est une «facture» qui fait intervenir 3 acteurs : les organismes en charge de l'assurance-maladie (remboursements), l'Etat, pour le budget «médicaments» des établissements publics de santé, et le patient (ménage/famille) lorsqu'il y a achat et/ou paiement du tarif de référence. L'approche pharmaco-économique est une sous-branche de l'économe de la santé. Son champ d'intérêt est porté sur les médicaments. Elle s'intéresse essentiellement aux produits pharmaceutiques, qui sont une composante importante de tout système de santé. Elle est l'étude des coûts/prix des médicaments reliés aux résultats médicaux. C'est à la fois un outil et une analyse scientifique qui servent à identifier, mesurer et comparer les coûts des produits pharmaceutiques et leurs effets thérapeutiques. Elle intègre une analyse prospective des coûts indirects induits par la non-médication qui peuvent être les complications de la maladie, la réduction des capacités de travail et de productivité et le risque de déficits pour le système de sécurité sociale. La pharmaco-économie est une question pertinente pour l'Algérie qui vit une transition épidémiologique accélérée traduite par le développement des maladies chroniques et des maladies non transmissibles. Justement, l'approche pharmaco-économique se positionne comme solution dans la définition d'une politique pharmaceutique, dont l'objet est : «Comment disposer de médicaments efficaces, sûrs, de faible coût et à portée de tous les usagers ?» De nombreuses raisons valident l'intérêt de l'évaluation médico-économique : les études économico-sanitaires s'intéressent particulièrement aux dispositifs médicaux et les actions de soins intégrant à la fois les soins et la prévention, et les analyses pharmaco-économiques se focalisent, quant à elles, sur les prix des médicaments en rapport avec leur efficacité mesurée par les résultats sanitaires.
La raison majeure de l'évaluation médico-pharmaco-économique est la recherche de la meilleure solution qui aboutit à l'adoption des médicaments à travers le «choix optimum» :
– Pour la collectivité (charge financière globale sur la société/pays)
– Pour le citoyen (cotisant à la Sécurité sociale et payant des impôts)
– Pour le patient (traitement/médication efficace au coût le plus bas).
Les autres raisons : renforcement de la solidarité «biens portants/mal portants» et développement de la «transparence» et de «l'équité».
Les études pharmaco-économiques présentent des intérêts pour les agents suivants :
– Le gouvernement contribue au financement de la santé, prend en charge les conséquences d'une défectuosité médicamenteuse et s'arroge le droit de n'autoriser que ceux ayant prouvé leur efficacité (souci de protection de la population). Généralement, c'est à l'autorité en charge de la santé (ministère ou haute autorité de santé) que revient le droit de délivrer les AMM.
– La sécurité sociale finance les services et biens de santé, s'arroge le droit de ne rembourser que les médicaments qui guérissent et ne rembourse pas ceux qui ne prouvent pas cette efficacité.
Avant l'AMM, tout laboratoire doit connaître le coût/efficacité d'un produit par rapport à un autre. C'est un indicateur médico-économique de décision utile au laboratoire concerné, au décideur politique et à la Sécurité sociale. En matière de pharmaco-économie, les attentes des décideurs sur les bons effets des médicaments qu'ils vont payer sont énormes. Ces décideurs veulent être convaincus à travers cette formule célèbre du Pr Gary M.Oderda : «Montrez-moi la valeur des médicaments que je dois payer !» L'horizon temporel est un élément important qui permet de mesurer l'efficacité globale et les coûts globaux (temps à partir duquel il n'y aura plus d'événements positifs ou négatifs qui différencient deux thérapeutiques comparées). Pour cela, sont prises en considération la date du jugement médico-économique (court terme, moyen terme, sur la vie entière). Les analyses d'économie de la santé et de pharmaco-économie aident à éviter les coûts indirects/induits (hospitalisations, absences du travail…), à maintenir la productivité des travailleurs, la diminution des incidences de morbidité et la mortalité. Le gros problème de l'analyse pharmaco-économique demeure l'impossibilité de mesurer les coûts dits «intangibles» que sont la douleur, la souffrance, l'anxiété…
Pour élaborer une politique pharmaceutique dans les normes, il est impératif de rendre les études pharmaco-économiques obligatoires pour tous les médicaments, qu'ils soient produits localement ou importés. Aussi, l'introduction d'un module de pharmaco-économie dans le cursus universitaire des pharmaciens serait une bonne décision qui agira positivement sur la maîtrise de la facture des médicaments sur les ressources du pays. En guise de conclusion, on peut affirmer que les approches médico-économiques et pharmaco-économiques sont deux disciplines très proches et complémentaires qui progressent rapidement et leurs applications ont tendance à s'élargir à beaucoup de pays, y compris ceux en développement.


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