L'enquête de terrain intitulée «La société devient digitale» porte sur l'utilisation des nouvelles technologies dans six des plus grandes villes algériennes, à savoir Alger, Oran, Constantine, Sétif, Blida et Ouargla, et s'est déroulée en entretien direct avec un échantillon représentatif de 6 millions d'utilisateurs de différentes franges de la société, elle démontre que la digitalisation en Algérie est passée à la vitesse supérieure. Ainsi, les résultats recueillis démontrent qu'en l'espace de deux ans, le taux de pénétration de l'internet a beaucoup progressé, passant de 55% en 2014 à 72% en 2016, le nombre de détenteurs de smartphones a aussi bondi pour être désormais un indice déterminant dans l'utilisation de l'internet mobile en Algérie. La pénétration des smartphones a grimpé de 150% au cours des deux dernières années pour s'établir à 68% en 2016 contre 27% en 2014. La population sondée, dont l'âge est compris entre 15 et 60 ans, est composée d'étudiants, de personnes actives et inactives. Dans cette frange, les consommateurs de la 3G sont passés de 50% en 2014 à presque 100% en 2016. Les consommateurs en Algérie utilisent à parts égales à la fois FBB et MBB (haut débit fixe et mobile). Pour ce qui est du point d'accès internet privilégié, la connexion à partir du domicile arrive en tête avec une proportion de consommateurs accédant à internet en forte hausse, passant de 10% en 2014 à 35% en 2016. L'enquête montre aussi une hausse d'utilisation de tous les types de services internet depuis 2014. Ainsi, le nombre d'usagers, qui utilisent des applications de navigation via internet, a augmenté de 18% à 61% et les utilisateurs de services de commerce électronique sont passés de 10% à 52%. Concernant le volume de consommation, les utilisateurs optent de plus en plus pour des volumes mensuels de données internet mobiles supérieurs. Ainsi, plus de 2 sur 5 s'abonnent à des packs de données de plus de 1 Go par mois. Par ailleurs, la performance du réseau est le principal facteur de satisfaction en Algérie avec 73% des personnes sondées qui accordent plus d'importance à la voix contre 27% pour la data. La proportion des utilisateurs de l'internet mobile ayant accès au haut débit fixe et au Wi-Fi a reculé, alors que la proportion des utilisateurs de téléphones portables ayant accès à internet mobile est passée de 60% en 2014 à 67% en 2016. Contrairement à la tendance générale, les propriétaires de téléphone fixe ont également augmenté, passant de 53% en 2014 à 64% en 2016. En zone urbaine, la proportion des internautes mobiles est passée de 55% en 2014 à 72% en 2016, avec 1 adepte sur 2 utilisateurs de téléphones mobiles qui croient qu'il est important de rester connecté en tout temps. La proportion d'utilisateurs de téléphones mobiles, qui ont accédé à internet pendant leur trajet, a augmenté, passant de 10% en 2014 à 35% en 2016.
Encore PLUS DE CONNEXION Selon les opinions des personnes sondées, les Algériens veulent encore plus de connexion et ils seraient prêts à payer davantage pour un internet plus fiable et plus rapide. Ainsi, selon l'étude, 43% de la population est prête à payer 30% de plus pour doubler leur volume de données et plus d'1 utilisateur de 3G sur 3 payerait volontiers jusqu'à 30% de plus pour s'abonner à une connexion 4G plus rapide. Cependant, toujours selon l'étude, 27% des utilisateurs de portables ne sont pas enclins à passer à la 4G et estiment que le débit ne sera pas plus rapide que la 3G, alors que 28% pensent que la 4G est trop chère. Une meilleure expérience, en particulier sur les appels VOIP (voix sur IP), le téléchargement rapide et les services de diffusion de musique sont les principaux éléments qui encouragent les utilisateurs à passer à la 4G depuis son lancement en octobre 2016. S'agissant des appels vocaux, 71% des sondés veulent que la clarté des appels via internet s'améliore, 64% désirent un téléchargement plus rapide de leurs images vers les médias sociaux et 54% souhaitent que leur musique en ligne démarre sans retard.
BESOIN DE DÉVELOPPEMENT L'Algérie a, certes, énormément progressé en matière de digitalisation ces deux dernières années, cependant il reste tout de même beaucoup de travail à faire pour se moderniser davantage. L'étude montre que comparativement aux pays voisins, le rythme de la transition digitale et numérique est relativement modéré, et que le pays accuse du retard notamment en terme de croissance de l'internet mobile, où la proportion des utilisateurs de l'internet mobile ayant accès au haut débit fixe et au Wi-Fi a reculé, le rapport met en exergue les nombreux avantages générés par le très haut débit et son impact en termes de création de valeur ajoutée et de richesse sur le marché économique, dont l'Algérie ne profite pas assez. Yacine Zerrouki, directeur général d'Ericsson Algérie, estime : «Les données recueillies lors de cette étude sont un puissant indicateur de l'avancée de la digitalisation en Algérie.» «La tendance de la consommation appelle au développement de nouvelles opportunités qui ne se limiteront pas au seul secteur des télécommunications, mais aussi aux secteurs adjacents, comme l'énergie, les services publics ou encore les transports», ajoute-t-il. L'Algérie est au bord de la transformation numérique, malgré un besoin évident de développement, les consommateurs prennent des mesures régulières vers un mode de vie plus connexe. Les opérateurs de téléphonie mobile et les fournisseurs d'internet, en plus de fournir une infrastructure, devraient favoriser la confiance et fournir de la valeur pour aider à créer une société numérique, conclut le rapport.