Tiaret est sous le choc et sa jeune population qui suit les péripéties de ce grave précédent n'arrive pas à digérer cet état de fait à un moment où son club fétiche, porte-étendard de toute une région, venait d'émerger du lot en se positionnant à la 5e place du classement général. Après avoir vainement interjeté appel auprès de la ligue nationale de football sur les réserves introduites par le WAM, les dirigeants de la JSMT ont fait parvenir à Raouraoua, le président de la FAF, une longue et pathétique lettre où il est expliqué, en plus des dessous de l'affaire, la décision grave de rétrograder le club en division inférieure. Officieusement, des voix dont celles introduites auprès du sérail politique national laissent entendre une probable révision de cette lourde sanction au moment où c'est le TAS (tribunal arbitral sportif) qu'on évoque. Entre promesses de révision de la décision non encore notifiée officiellement au club et cette quête de justice, il y a dans le fond, diront les puristes de la balle ronde, une sorte d'iniquité pour une bourde liée à l'incorporation d'un joueur que le staff technique lie « à la bonne foi et surtout de la lettre écrite par l'agent du joueur Kadour Boutlelis ». Au-delà des aspects de fond et de l'article des règlements généraux sur lequel s'est appuyée la partie adverse, il y a des irrégularités constatées dans la transmission de la réserve. Une source au fait du dossier fait savoir à cet effet que « sur la feuille de match lesdites réserves n'ont pas été contresignées par l'arbitre de la rencontre comme le stipulent les règlements, notamment les articles 55 ainsi que le 85 du code disciplinaire ». Ces deux articles, ajoute le président du directoire, monsieur Belhocine Aissa, « ne semblent pas avoir suscité l'intérêt des deux juridictions. Dans la forme au niveau de la LIRF car cela aurait pu déboucher sur l'irrecevabilité des réserves et dans le fond car la LNF ne s'est pas attardée sur le document sur lequel s'appuyait le recours de la JSMT », ajoutant que « La valeur juridique dudit document n'a pas été prise en considération car il sous-tendait la bonne foi du club qui ne voulait ni tricher ni sacrifier un joueur qui a encaissé une forte somme d'argent ». « Cela peut constituer, à notre humble avis, monsieur le président, pris dans le contexte réel, des motifs pour ne pas signer l'arrêt de mort d'une équipe qui a elle aussi son histoire ». Emouvante fut en conclusion ce propos à l'endroit du premier responsable du football national : « Nous vous saurons gré, monsieur le président, de prendre en considération, au-delà des textes que nous avons de tout temps respectés, le poids de la JSMT qui se préparait, elle aussi, sereinement, à l'avènement d'un football plus professionnel, à travers la vision et subséquemment le cahier des charges que vous vous apprêtiez à élaborer à moyen terme ». En attendant, les gens spéculent et sur l'avenir du foot à Tiaret ainsi que du devenir de toute une jeunesse qui n'a d'yeux que pour « Ezzerga ».